Fr. 2009. Drame historique de Abdellatif Kechiche avec Yahima Torres, Andre Jacobs, Olivier Gourmet. Au début du XIXe siècle, une Africaine au postérieur surdimensionné est exhibée comme une bête de foire à Londres et à Paris, pour ensuite subir les examens d'un anatomiste français. Évocation rigoureuse, déchirante, du destin tragique de la Vénus hottentote. Récit frontal générant inconfort et indignation. Quelques redites et longueurs. Réalisation à la fois précise et brute. Interprétation très convaincante. (sortie en salle: 1 avril 2011)
Au début du XIXe siècle, une Africaine au postérieur surdimensionné est exhibée comme une bête de foire à Londres et à Paris, pour ensuite subir les examens d'un anatomiste français. Évocation rigoureuse, déchirante, du destin tragique de la Vénus hottentote. Récit frontal générant inconfort et indignation. Quelques redites et longueurs. Réalisation à la fois précise et brute. Interprétation très convaincante. (sortie en salle: 1 avril 2011)
Abdellatif Kechiche passe avec aisance de l'étude de moeurs contemporaine (LA FAUTE À VOLTAIRE, L'ESQUIVE, LA GRAINE ET LE MULET) au drame historique avec cette évocation rigoureuse, déchirante, du destin tragique de la Vénus hottentote. Victime de racisme, d'exploitation primaire et de déni de dignité dans une Europe pétrie de colonialisme, Saartjie Baartman aura vu ses modestes rêves d'artiste se dissoudre dans les eaux glauques des caniveaux de la Ville Lumière, au terme d'une terrible déchéance. Placé à son corps défendant en position de voyeur, le spectateur ne peut que ressentir inconfort et indignation devant tant d'abus envers un être humain considéré comme un animal par les doctes scientifiques de l'époque. Fidèle à sa manière, le réalisateur joue obstinément sur la durée, au risque de générer quelques redites et longueurs dans certaines séquences de spectacles. Reste que sa mise en scène, à la fois précise et brute, force l'admiration. Dans le rôle-titre, la Cubaine Yahima Torres, tout en chair et en intériorité, impressionne, solidement épaulée par ses convaincants partenaires.
Texte : Louis-Paul Rioux
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Difficile de ne pas être ému en voyant les dernières années de cette femme remarquable et mystérieuse. Difficile, aussi, de ne pas être durablement marqué par la violence crue du propos. (...) Racisme, intolérance, peur de l’autre, étranger, regard du spectateur sont autant de thèmes explorés dans cette VÉNUS NOIRE inoubliable.
Marc-André Lussier - La Presse
Se tenant toujours au plus près des personnages, (...) Kechiche ne nous épargne rien, allant jusqu’à montrer les «spectacles» dans leur intégralité (...), avec ce qu’ils comportent de dégradant et d’indigne. La position dans laquelle le spectateur se trouve est d’autant plus inconfortable que le cinéaste a délibérément choisi de ne faire naître aucun lien empathique avec son héroïne.
Didier Péron - Libération
VÉNUS NOIRE, (...) c’est tout à la fois un documentaire sur l’acharnement de tous contre une seule, un dispositif sadien pour fétichiste morbide, une fouille dans les soubassements décomposés de l’hédonisme avide, une fête grimaçante et misanthrope, un autoportrait de l’artiste en cannibale optique, une fable ivre sur le cœur noir des hommes et la blancheur dépravée des femmes.
Thomas Sotinel - Le Monde
La colère qui anime ce film terrible n'empêche pas la lucidité. Celle de Kechiche d'abord, qui extrait de ce destin brisé une vision très claire du moment où s'est formé le rapport des puissances coloniales au reste du monde. La virulence du discours n'empêche pas la lucidité du spectateur. C'est l'un des traits les plus singuliers de ce film que de remettre en cause sans cesse (et sans ménagement) la place de ce dernier.
Arnaud Schwartz - La Croix
De cette histoire terrible, (...) Kechiche tire un film radical, (...) éprouvant (...). L’exigence de justesse (...), sa volonté de ne pas édulcorer ni de tomber dans la facilité inverse, qui consisterait à accepter la complaisance, a plongé le réalisateur dans des abîmes de réflexion. Vertigineuse mise en perspective, puisque VÉNUS NOIRE peut être vue comme une œuvre puissante sur le regard.
Marie Sauvion - Le Parisien
De la scène au bordel, des salons parisiens à l'Académie de médecine, Kechiche orchestre une lente descente vers l'horreur, questionne le regard du spectateur comme celui du metteur en scène (...). Cru, poisseux, dérangeant, le film peut sembler misanthrope et désespérant, mais se révèle d'une force rare. Pour son premier rôle, Yahima Torrès crève l'écran.
Hubert Heyrendt - La Libre Belgique
À force de répétitions, VÉNUS NOIRE apparaît (...) comme un film trop long (2h40) (...) (et) manque par moments de rythme. (...) Ceci dit, (...) la mise en scène est toujours vive, inventive, ouverte au hasard. (...) Et Kechiche se révèle toujours un formidable directeur d’acteurs. (...) la jeune Yahima Torres (...) exprime sur son visage toute la détresse de la Vénus noire.
André Lavoie - Le Devoir
C'est l'histoire (...) d'une humiliation à saveur raciste et misogyne que (...) Kechiche livre avec cette même énergie débordante qui avait fait merveille dans LA GRAINE ET LE MULET. (...) (Yahima Torres) porte un film marqué du sceau indélébile de son auteur, avec ses débordements et ses excès. Et un manque de légèreté dont il avait toujours fait preuve et que l'on regrette (...) ici.
Manon Dumais - Voir
(...) à travers son remarquable souci d'authenticité, une volonté presque documentaire de raconter le passé, Kechiche donne les clés d'une réflexion sur l'acceptation de la différence. Aux côtés de l'énigmatique Elina Löwensohn, Olivier Gourmet campe avec superbe Réaux, cruel maître de Saartjie.
Fr. 2022. Drame de Frédéric Tellier avec Gilles Lellouche, Pierre Niney, Emmanuelle Bercot. Classement: .
En France, un avocat spécialisé en droit environnemental et une militante écologiste se battent chacun de leur côté pour faire interdire un pesticide mortel, dont les avantages économiques sont âprement défendues par un lobbyiste influent.