É.-U. 2008. Drame de Stephen Daldry avec Kate Winslet, Ralph Fiennes, David Kross. En 1966, un étudiant en droit reconnaît son ancienne maîtresse parmi un groupe de femmes accusées de crimes de guerre durant le régime nazi. Adaptation délicate et retenue du best seller de Bernhard Schlink. Méditation subtile sur le fossé des générations dans l'Allemagne d'après-guerre. Mise en scène raffinée et un brin éthérée. Interprétation relevée. (sortie en salle: 25 décembre 2008)
En 1966, un étudiant en droit reconnaît son ancienne maîtresse parmi un groupe de femmes accusées de crimes de guerre durant le régime nazi. Adaptation délicate et retenue du best seller de Bernhard Schlink. Méditation subtile sur le fossé des générations dans l'Allemagne d'après-guerre. Mise en scène raffinée et un brin éthérée. Interprétation relevée. (sortie en salle: 25 décembre 2008)
Est-il possible d'aimer sans juger et de comprendre sans condamner? Ces questions, fondatrices du remarquable best seller de l'Allemand Bernhard Schlink, sont aussi partie intégrante de l'adaptation délicate et retenue qu'en a tiré l'Anglais Stephen Daldry (BILLY ELLIOT, THE HOURS). Tout comme le livre dont il est le reflet fidèle, le film se veut moins un appel à la réconciliation historique qu'une réflexion sur la rupture de communication entre deux générations consécutives, celle d'après-guerre cherchant à savoir et comprendre l'implication de la précédente dans l'horreur qui s'est jouée avec sa complicité implicite ou explicite. Avec une grande pudeur et une générosité d'esprit rare, Daldry dépeint Hannah sous des contours contrastés, comme pour amplifier cette idée selon laquelle aucune explication satisfaisante ne peut accompagner son aveu. La mise en scène raffinée, un brin éthérée, ainsi que la musique délicatement narrative (comme celle de Philip Glass dans THE HOURS) enveloppent le film, relevé par le jeu tout en nuances de Kate Winslet, Ralph Fiennes et David Kross. En jeune bourgeois innocent démonté par son face-à-face avec l'Histoire, ce dernier est la révélation du film.
Texte : Martin Bilodeau