Jap. 2008. Drame fantastique de Fernando Meirelles avec Julianne Moore, Mark Ruffalo, Alice Braga. L'épouse d'un ophtalmologiste est mystérieusement épargnée par une épidémie de cécité qui s'abat sur l'ensemble des citoyens d'une grande ville. Adaptation saisissante mais un brin démonstrative du roman de José Saramago. Fable pessimiste sur la nature humaine en temps de crise. Quelques longueurs. Réalisation maîtrisée. Traitement visuel halluciné. Jeu d'ensemble convaincant. (sortie en salle: 3 octobre 2008)
L'épouse d'un ophtalmologiste est mystérieusement épargnée par une épidémie de cécité qui s'abat sur l'ensemble des citoyens d'une grande ville. Adaptation saisissante mais un brin démonstrative du roman de José Saramago. Fable pessimiste sur la nature humaine en temps de crise. Quelques longueurs. Réalisation maîtrisée. Traitement visuel halluciné. Jeu d'ensemble convaincant. (sortie en salle: 3 octobre 2008)
L'écrivain portugais José Saramago jugeait son roman inadaptable, mais le scénariste canadien Don McKellar (LAST NIGHT, CHILDSTAR) et le cinéaste brésilien Fernando Meirelles (CITÉ DE DIEU, THE CONSTANT GARDENER), convaincus du contraire, ont eu raison de s'obstiner. Ils livrent en effet avec BLINDNESS une adaptation saisissante, quoiqu'un brin didactique et non sans longueurs, de cette fable pessimiste sur la barbarie des Hommes en temps de crise. Campé dans une grande ville aux contours indéfinis (le tournage s'est échelonné entre Toronto, Guelph, Montevideo et Sao Paulo), où les personnages n'ont pas de nom, le film se distingue par son traitement visuel halluciné, aux couleurs vives et saturées, qui forge un troublant climat de paranoïa et d'anarchie. La mise en scène virtuose et le montage fébrile contribuent aussi au sentiment d'urgence qui se dégage de l'ensemble. Issus de tous les horizons, les interprètes se mêlent admirablement à ce chaos duquel la figure messianique de Julianne Moore émerge avec grâce.
Texte : André Lavoie