Suis. 2008. Comédie dramatique de Ursula Meier avec Isabelle Huppert, Olivier Gourmet, Adélaïde Leroux. Une petite famille vivant isolée au bord d'une autoroute abandonnée menace d'éclater lorsque cette dernière est ouverte à la circulation. Fable déconcertante sur les contraintes liées au progrès. Touches surréalistes dans un contexte quasi anachronique. Réalisation astucieuse. Jeu bien senti des comédiens. (sortie en salle: 16 janvier 2009)
Une petite famille vivant isolée au bord d'une autoroute abandonnée menace d'éclater lorsque cette dernière est ouverte à la circulation. Fable déconcertante sur les contraintes liées au progrès. Touches surréalistes dans un contexte quasi anachronique. Réalisation astucieuse. Jeu bien senti des comédiens. (sortie en salle: 16 janvier 2009)
Après un téléfilm remarqué (DES ÉPAULES SOLIDES), Ursula Meier, ex-assistante d'Alain Tanner, signe ici son premier long métrage de fiction pour le cinéma qui, sans pousser ses situations à l'extrême (comme l'ont fait Claude Faraldo dans THEMROC et Michael Haneke dans LE SEPTIÈME CONTINENT), étonne et détonne. Par son changement de ton assez abrupt et ses touches surréalistes dans un contexte quasi anachronique, ce «road-movie immobile», doublé d'une fable caustique sur les contraintes du progrès, en déroutera plus d'un. La mise en scène s'accorde à un récit à l'humeur changeante et dérivative. Le filmage caméra à l'épaule - allié à un montage nerveux dans la première partie, lumineuse et mieux réussie -, devient plus statique et retenu dans la deuxième, où l'image s'obscurcit. Le duo Huppert-Gourmet apporte à l'ensemble un équilibre plus que bienvenu.
Texte : Jean Beaulieu
Christophe Carrière - L'Express
(...) un jour, la circulation reprend. Adieu calme et volupté. Bonjour le bruit et la fureur des véhicules (...). Ou comment, avec un thème a priori peu excitant (la sempiternelle crise d'une cellule familiale), faire un film captivant à travers un traitement baroque et une esthétique aux perspectives inédites.
Jean-Luc Douin - Le Monde
Ils sont rares, les films qui tirent jusqu'au bout le fil d'une intrigue imprévisible. Le premier long métrage d'Ursula Meier (...) est à la fois dramatique et burlesque, satirique et fantastique. Cette fable baigne dans une esthétique hyperréaliste qui rappelle les publicités américaines à la gloire de l'électroménager.
Olivier de Bruyn - Le Point
Drôle de film... Entre naturalisme et invention surréelle, Ursula Meier signe une fable atypique sur la famille et les unités perdues. Le film n'évite pas toujours les répétitions, mais sa profonde originalité et l'interprétation impeccable de ses deux immenses acteurs (Isabelle Huppert et Olivier Gourmet) justifient le déplacement.
Pierre Murat - Télérama
Avec une cruauté insidieuse, quasi clinique, et une drôlerie grinçante, presque surréaliste, Ursula Meier se met (...) à contempler deux mondes parallèles et névrosés. À l'extérieur, elle filme le bruit et la fureur (...). À l'intérieur, elle filme l'absurde et la peur. (...) Ursula Meier a réussi une fable gorgée de couleurs vives et d'entrelacs mystérieux (...). On sent, chez elle, un plaisir à inventer, à tenter, à surprendre.
Manon Dumais - Voir
HOME pourrait se dérouler dans un bled perdu d'Amérique ou d'Europe tant la réalisatrice (...) a su créer avec efficacité un univers sans repères (...). C'est d'ailleurs ce parti pris qui donne toute sa dimension universelle à cette irrésistible fable sociale aux accents surréalistes sur l'isolement, de même que son allure joyeusement absurde (...). Une expérience organique et claustrophobique à ne pas rater.