Can. 2008. Drame de moeurs de Denis Côté avec Ève Duranceau, Nicolas Canuel, Normand Lévesque. Les malheurs d'une jeune femme en pleine crise existentielle, aux prises avec un groupe de truands dans un coin de pays isolé. Récit rugueux comportant volontairement plusieurs zones d'ombre. Climat de violence latente et sourde. Cadrages extrêmement soignés. Mise en scène rigoureuse. Interprètes d'un naturel confondant. (sortie en salle: 5 décembre 2008)
Les malheurs d'une jeune femme en pleine crise existentielle, aux prises avec un groupe de truands dans un coin de pays isolé. Récit rugueux comportant volontairement plusieurs zones d'ombre. Climat de violence latente et sourde. Cadrages extrêmement soignés. Mise en scène rigoureuse. Interprètes d'un naturel confondant. (sortie en salle: 5 décembre 2008)
Après deux longs métrages remarqués dans le circuit des festivals (LES ÉTATS NORDIQUES, NOS VIES PRIVÉES et plus récemment CARCASSES), Denis Côté commence à imposer sa signature. Privilégiant une esthétique apparentée à celle de certains cinéastes d'Europe de l'Est, le réalisateur livre à ce jour son film le plus accompli. Sa mise en scène réglée au quart de tour, forgée de plans-séquences et de cadrages millimétrés, nous promène dans une sorte de western glauque et chaotique aux décors frustes, où gronde une violence latente et sourde. Le cinéaste cultivant plusieurs zones d'ombre, le spectateur doit combler son retard sur une intrigue lourdement ancrée dans des événements passés et des conflits larvés. En effet, les éléments mis à sa disposition avec parcimonie ne lui permettent pas toujours de saisir les motivations des protagonistes et les enjeux dramatiques qui les animent. D'un naturel confondant, les comédiens crachent des dialogues crus et habitent leurs personnages intensément, depuis l'intérieur.
Texte : Jean Beaulieu
Pierre Barrette - 24 Images
Une grande part de la séduction qui opère (...) dans ELLE VEUT LE CHAOS dépend de la façon dont Côté et son équipe (...) travaillent le cadre, son organisation, le soin avec lequel ils chargent l'image de dire plus que ce qu'elle contient, notamment en l'affectant d'une beauté rugueuse et géométrique.
Odile Tremblay - Le Devoir
Tout est au poste pour offrir un univers noir solide, sinistre et troublant, sauf que la sauce, trop diluée, trop éthérée, laisse le spectateur en plan. (...) le cinéaste aurait sans doute gagné à offrir quelques repères aux personnages (...) qui manquent de chair autour des os.
Marc-André Lussier - La Presse
(...) ceux qui se laisseront gagner par le caractère impressionniste de cette proposition inusitée savoureront les atmosphères, très riches, et apprécieront le caractère lancinant des images (...), parfois d’une triste beauté.
Jay Weissberg - Variety
Denis Cote's latest experiment has something to do with feuding families in rural Quebec, but it's best to focus on the cerebral cinematography rather than to try piecing together relationships or motivations made perversely incomprehensible.
Normand Provencher - Le Soleil
Son film, fort réussi au plan visuel, offre (...) trop peu d'ancrages pour qu'on puisse compatir au sort de ces personnages (...). ELLE VEUT LE CHAOS (...) est une oeuvre qui, dans son désir avoué de «déconstruire» le langage cinématographique pour provoquer le spectateur, risque d'en laisser plus d'un sur la touche.
Kevin Laforest - Voir
Un brin trop aride et volontairement opaque, ELLE VEUT LE CHAOS demeure néanmoins un impressionnant exercice de style, dont les superbes images en noir et blanc procurent un plaisir esthétique de tous les instants.