Mex. 2007. Drame poétique de Carlos Reygadas avec Cornelio Wall Fehr, Maria Pankratz, Miriam Toews. Au Mexique, un fermier mennonite est partagé entre son affection pour la mère de ses six enfants et son amour pour une restauratrice. Puissante réflexion sur la fidélité et le désir, doublée d'une fine étude de moeurs. Quelques longueurs dans le récit. Mise en scène rigoureuse et contemplative. Interprétation touchante de comédiens non professionnels. (sortie en salle: 27 juin 2008)
Au Mexique, un fermier mennonite est partagé entre son affection pour la mère de ses six enfants et son amour pour une restauratrice. Puissante réflexion sur la fidélité et le désir, doublée d'une fine étude de moeurs. Quelques longueurs dans le récit. Mise en scène rigoureuse et contemplative. Interprétation touchante de comédiens non professionnels. (sortie en salle: 27 juin 2008)
Carlos Reygadas (JAPON) nous offre ici une puissante réflexion sur la fidélité et le désir. Campant l'action dans une communauté mennonite, le cinéaste peint avec patience un portrait mémorable de cette culture méconnue, qui fleurit en marge de la modernité. En outre, la délicatesse dont il fait preuve dans son illustration d'un dilemme amoureux est très touchante. S'ouvrant sur un plan-séquence digne du regretté Andreï Tarkovski (imprégné comme Reygadas de l'âme bergmanienne), le film enchaîne les plans larges, aux compositions très étudiées. Dans sa mise en scène, le cinéaste dilate le temps, conduisant le spectateur - qui sera un tant soit peu réceptif à ce genre d'exercice - à un état de méditation, de contemplation et éventuellement, d'admiration. Cela dit, le récit n'est pas exempt de longueurs et le dénouement semble un peu trop calqué sur celui de CRIS ET CHUCHOTEMENTS. Les interprètes, tous non professionnels, sont d'une authenticité touchante.
Texte : Luc Laporte-Rainville
Marc-André Lussier - La Presse
Carlos Reygadas (...) s’attarde à mettre en lumière l’intériorité et la détresse de ses personnages. Il propose ainsi un film au rythme très lent, ponctué de longs plans-séquences, au cœur desquels chaque image est minutieusement composée. Surtout, il fait corps avec ses acteurs (...), de même qu’avec la nature. (...) C’est vraiment très beau.
Jacques Mandelbaum - Le Monde
Laconique et somptueux, tourné en plans-séquences infinis et avec des acteurs non professionnels, le film semble convoquer les ombres de Carl Dreyer et Robert Bresson pour les irradier à la lumière aveuglante de l'hémisphère Sud ou les dissoudre sous les torrents d'une pluie diluvienne.
Louis Guichard - Télérama
La chronique de cette conjugalité meurtrie donne des scènes fortes, suggère des paroxysmes de chagrin (...). Dommage que de telles scènes ne fassent que surnager dans un film sans cesse rattrapé par son obsession formaliste. Et où les «idées de cinéma» prévalent trop souvent sur des personnages et une situation potentiellement déchirants.
Didier Péron - Libération
(...) après deux heures et quart d’extases visuelles, (...) le pouvoir d’hypnose du film laisse place à une légère expectative. (...) quelque chose de contrefait et d’inutile subsiste comme en arrière-goût d’un film qui hésite encore entre croire (vraiment) aux miracles chrétiens ou (seulement) à l’exotisme sublime.
Éric Libiot - L'Express
Long (...), contemplatif (...), mais d'une maîtrise formelle incroyable, le film suit son cours et offre des séquences de cinéma d'une force étonnante (...). Autour de ces personnages, partagés entre le silence de la tradition et la lumière de la révolte, Reygadas construit un autre temps. C'est souvent beau.