L'avis de Mediafilm

À 40 ans, Adrienne Shelly a signé avec WAITRESS son dernier long métrage. L'actrice et cinéaste a en effet été assassinée pendant la postproduction de son film, de sorte que sa présence à l'écran, dans le rôle d'une timide serveuse célibataire, voile sa comédie d'une mélancolie discrète. Pourtant, WAITRESS est avant tout une jolie fable aux accents féministes, joyeusement paradoxale du fait que l'émancipation de cette femme opprimée se matérialise grâce à ses talents culinaires. En opposition aux paysages monochromes du sud des États-Unis, les touches fantaisistes, colorées et romantiques, enracinent le récit dans le terreau de l'espoir. L'héroïne est campée avec une énergie et un aplomb remarquables par Keri Russell, entourée de partenaires solides défendant, pour la plupart, des personnages aussi ordinaires qu'attachants. En cela, ils sont à l'image de ce film dont les ambitions esthétiques s'arriment à la banalité de l'univers dépeint.

André Lavoie