L'avis de Mediafilm

On parle peu dans SHOOT'EM UP. La raison? Tout ce boucan. De fait, Michael Davis enfile les fusillades à une vitesse effarante, faisant fi de toute vraisemblance et laissant les cadavres s'empiler négligemment. Ce délire meurtrier n'est cependant jamais exempt d'humour: le héros solitaire croquera à belles dents dans une carotte plutôt que de griller une cigarette tandis que l'objet de cette agitation prend la forme d'un joli poupon dont il faut changer les couches entre deux tueries. Celles-ci sont spectaculaires mais leur violence est atténuée par une mise en scène résolument outrancière, empreinte d'ironie. Ici et là quelques bons mots fusent, le plus souvent d'entre les lèvres de Clive Owen, très crédible en beau salaud doué pour la gâchette. Il fait cependant face à un ennemi tenace, interprété avec fougue par Paul Giamatti, visiblement heureux dans ce contre-emploi. Avec élégance mais sans surprise, Monica Bellucci incarne l'archétype de la «pute» au grand coeur.

André Lavoie