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Le Vent se lève (The Wind that Shakes the Barley)

Irl. 2006. Drame de guerre de Ken Loach avec Cillian Murphy, Padraic Delaney, Orla Fitzgerald. Au début des années 1920, la lutte pour l'indépendance de l'Irlande rapproche puis divise deux frères ayant grandi dans le sud du pays. Évocation vigoureuse, poignante, révoltante et nuancée des victoires et des désillusions d'un peuple en quête de liberté. Quelques passages un peu didactiques. Traitement réaliste. Interprétation très solide. (sortie en salle: 16 mars 2007)

13 ans + (violence)
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Le Vent se lève (The Wind that Shakes the Barley)

13 ans + (violence) 13 ans + (violence)

Irl. 2006. Drame de guerre de Ken Loach avec Cillian Murphy, Padraic Delaney, Orla Fitzgerald.

Au début des années 1920, la lutte pour l'indépendance de l'Irlande rapproche puis divise deux frères ayant grandi dans le sud du pays. Évocation vigoureuse, poignante, révoltante et nuancée des victoires et des désillusions d'un peuple en quête de liberté. Quelques passages un peu didactiques. Traitement réaliste. Interprétation très solide. (sortie en salle: 16 mars 2007)

Genre :
Année :
Durée :
Réalisation :
Scénario :
Photographie :
Musique :
Montage :
Pays :
Distributeur :
Christal Films
Récompenses
Irlande, 1920. Alors qu'il est sur le point de partir à Londres pour y exercer la médecine, Damien O'Donovan est témoin des exactions des Black and Tans, des brigadiers anglais venus mater les indépendantistes. Outré par tant de brutalité et de mépris, le jeune homme abandonne son projet et s'engage dans la lutte armée contre l'oppresseur britannique, aux côtés de son frère Teddy. Les diverses opérations de guerilla auxquelles ils sont mêlés font peu à peu reculer le gouvernement anglais. Au point où celui-ci accorde l'indépendance à l'Irlande du Sud, à la condition que ses habitants, à majorité catholique, prêtent serment au roi d'Angleterre. Partisan du compromis, Teddy joint les rangs de la nouvelle police irlandaise, tandis que son frère poursuit son combat pour l'indépendance absolue de son pays.

L’AVIS DE MEDIAFILM

Après LAND AND FREEDOM, qui se déroulait durant la guerre civile espagnole, Ken Loach évoque maintenant la bataille pour l'indépendance de l'Irlande et les débuts du long conflit fratricide qui s'ensuivit (abordé par la bande dans son puissant HIDDEN AGENDA). À travers l'illustration des gestes cruels et révoltants des Black and Tans, le réalisateur anglais a clairement voulu dénoncer l'implication de son pays en Irak. Si sa démonstration manque un peu de subtilité, il nuance par la suite son propos en montrant que les techniques d'humiliation employées par l'occupant anglais ont été reprises à leur compte par les factions irlandaises ennemies. Il en résulte une oeuvre vigoureuse et poignante, un brin didactique par moments, dans laquelle même les victoires ont un goût amer, étant assombries par la perte d'un proche ou par un désagréable sentiment de trahison. Fidèle à lui-même, Loach joue la carte du réalisme, tant dans sa mise en scène que dans sa direction d'acteurs. Bercé par des chants traditionnels irlandais, le film met en valeur les magnifiques vallées verdoyantes de ce pays irrémédiablement déchiré.

Texte : Louis-Paul Rioux

Revue de presse

Fight For Irish Freedom

Two Irish brothers are torn apart by the anti-Brit rebellion of the '20s in THE WIND THAT SHAKES THE BARLEY, a studiously sincere film by veteran helmer Ken Loach and scripter Paul Laverty in which the human drama increasingly gets lost in the political. Though tastily lensed by ace d.p. Barry Ackroyd and with a convincing cast led by Cillian Murphy, essentially small-scale pic lacks the involving sweep of Loach's earlier historical-political yarn, LAND AND FREEDOM.
Vent se lève, Le Ken Loach

The Film Goes Beyond Zealotry

For director Ken Loach, the personal is always political, the political personal. The dean of British independent filmmakers, Loach has the gift of finding the intensely moving private emotions in broad, societal dilemmas. He does that with his fine new film, THE WIND THAT SHAKES THE BARLEY, and he does a few new things as well. BARLEY is the only one of Loach's works to receive Cannes' prestigious Palme d'Or. It is also one of the first to utilize a recognizable international star: Cillian Murphy, memorable as the evil Scarecrow in BATMAN BEGINS. And it is only the second of Loach's 19 films (after LAND AND FREEDOM) to be set in a politically charged past rather than a socially committed present. (...) As written by Loach's frequent collaborator Paul Laverty, the discussions around these points are compelling, and the air in the rooms is electric. Both sides have strongly thought-out points of view, the film tips its hand neither one way nor the other, and, given that the consequences of the actions taken have lasted until today, it's all a rather thrilling situation.
Vent se lève, Le Ken Loach

Ken Loach aux sources de l'IRA

Le premier mérite de LE VENT SE LÈVE est de rappeler des faits dont on peut encore voir les conséquences aujourd'hui. Mais sa force singulière provient d'un style qui a fait ses preuves dans LAND AND FREEDOM (...). Comme toujours chez Loach, la forme est d'une simplicité trompeuse. Au-delà de la quête d'un réalisme quasi documentaire, une certaine distance dans le placement de la caméra, des coupes abruptes entre les séquences, une émotion toujours contenue et quelques dialogues passionnément dialectiques viennent rappeler tout à la fois la part d'artifice du film et les priorités de son auteur. Au final, le film pourra apparaître comme une nouvelle lamentation sur une occasion manquée d'instaurer un État socialiste (...). Mais la condamnation de la violence, aussi justifiée puisse-t-elle paraître, est tout autant en évidence.
Vent se lève, Le Ken Loach

Unlikely to Inflame Passions

A Ken Loach film about the British in Ireland always has the potential for controversy, but his historical drama THE WIND THAT SHAKES THE BARLEY is unlikely to inflame passions on either side. Atmospheric but pedestrian, it is a retelling of the classic tragedy of all civil wars, from the U.S. to Vietnam to England, where brother is pitched against brother. The film looks handsomely authentic, and the familiar characters are engaging, but the story is predictable and the Irish accents are so thick that even English subtitles are required. Loach's humanity is always in evidence, however, and the lack of histrionics will please many, so the film's conventionality could help make it accessible to general audiences. The British in the film are nameless cardboard villains used mainly to establish just how horribly occupying forces behave. It's such a common device to make audiences root for the rebels that Loach and screenwriter Paul Laverty might have been cleverer about it.
Vent se lève, Le Ken Loach

Un Grand Film, tout simplement

Le film témoigne d'une inspiration constante. Les séquences de guérilla et les scènes intimistes (palabres entre les combattants; dialogues déchirants dans les geôles de l'occupant) rappellent combien le cinéaste excelle dans la reconstitution réaliste et sait éviter à chaque instant les pièges redoutables de l'académisme costumé. Mais l'essentiel est ailleurs: dans les moments en creux de la fiction, quand Ken Loach, profitant à merveille des décors naturels de l'Irlande et de la sublime photo en clair-obscur de Barry Ackroyd, s'abandonne à une contemplation anxieuse mais étrangement apaisée, qui rappelle parfois l'intensité esthétique de certains opus de John Ford. Avec LE VENT SE LÈVE, Ken Loach (70 ans), avec la modestie des vrais artistes, signe un grand film, tout simplement.
Vent se lève, Le Ken Loach

L'Irlande à travers le destin de deux frères

Arrive le moment fatal où la guerre d’indépendance vire à la guerre civile, et fratricide au sens fort du mot. Les espoirs se brisent d’un coup, les compromissions stoppent l’élan, les conflits d’intérêts prennent le dessus. Dans le camp irlandais, les réunions sont houleuses, les partisans du traité de paix avec les Britanniques jurent que c’est un premier pas, les autres que c’est un recul. Chacun a ses raisons, mais pour Loach, marxiste devant l’éternel, le débat occulte surtout une chance historique : la possibilité de la révolution socialiste. Comme dans LAND AND FREEDOM. Mais cette fois l’échec est d’autant plus poignant que les deux adversaires sont traités avec la même compassion. C’est toute la force du film, modèle de construction, qui tend souterrainement mais sûrement vers la tragédie. De manière dense et concise, Loach parvient à combiner le général - l’histoire politique et militaire - et le particulier - le parcours des deux frères. Il reste toujours concret, direct et sec. Ils ne sont plus légion, les cinéastes capables d’un tel classicisme, digne de grands comme Ford ou Eastwood. Le vent se lève est un film noir. Il y a bien quelques phases d’exaltation, des victoires remportées - les premières embuscades, la trêve déclarée en juillet 1921. Mais globalement l’amertume domine le tableau, intense avec ses tons contrastés, ses intérieurs de ferme plongés dans la pénombre et ses ciels bas et lourds.
Vent se lève, Le Ken Loach

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