L'avis de Mediafilm

Bien que Wayne Kramer désigne volontiers Sam Peckinpah et Brian De Palma comme les cinéastes qui l'ont le plus influencé, son cinéma adopte plutôt le style tapageur et «clippé» d'un Tony Scott ou d'un Michael Bay. L'intrigue incroyablement tarabiscotée de RUNNING SCARED sert de prétexte à une accumulation de scènes d'affrontements d'une violence inouïe, filmées avec une surdose de coquetteries stylistiques et d'effets tape-à-l'oeil. Plus le récit progresse, plus les situations deviennent excessivement forcées. Au point d'ailleurs où le film frôle involontairement la parodie. Très réactionnaire dans sa vision alarmiste d'une Amérique urbaine cauchemardesque, le film parvient néanmoins à impressionner sur le plan technique, Kramer démontrant dans ce domaine une évidente maestria. Les interprètes jouent avec la vigueur et l'intensité souhaitées.

Martin Girard