Can. 2006. Comédie satirique de Sophie Deraspe avec Eudore Belzile, Sophie Deraspe, Élisabeth Legrand. Une documentariste tente de retrouver la trace d'un peintre disparu quinze ans plus tôt après avoir brûlé toute son oeuvre. Réflexion originale et déroutante sur le vrai et le faux en art. Exercice de style épousant la forme du documentaire. Humour souvent corrosif. Réalisation ingénieuse. Protagonistes très crédibles. (sortie en salle: 24 novembre 2006)
Une documentariste tente de retrouver la trace d'un peintre disparu quinze ans plus tôt après avoir brûlé toute son oeuvre. Réflexion originale et déroutante sur le vrai et le faux en art. Exercice de style épousant la forme du documentaire. Humour souvent corrosif. Réalisation ingénieuse. Protagonistes très crédibles. (sortie en salle: 24 novembre 2006)
RECHERCHER VICTOR PELLERIN est construit un peu à la manière de CITIZEN KANE, quoique la forme et le propos rappellent davantage F FOR FAKE, du même Orson Welles. Avec ce premier long métrage parsemé de chausse-trappes, Sophie Deraspe livre une réflexion originale et personnelle sur le vrai et le faux dans le monde de la création. Son dispositif, qui consiste à faire jouer leurs propres rôles à plusieurs personnalités du monde de l'art, tout en emmêlant leurs témoignages factices à d'authentiques «home movies», déroute et fascine. Il en résulte un exercice de style original, mené tambour battant. Si elle abuse parfois des conventions du cinéma-vérité, la réalisatrice se rachète par une mise en scène ingénieuse et culottée, bien servie par un montage parfois décalé. Son humour, souvent corrosif (en particulier sur le marché de l'art, qu'elle connaît très bien), n'a rien à envier à celui d'un Denys Arcand. Pour leur part, les protagonistes sont criants de vérité.
Texte : Jean Beaulieu
Antoine Godin - Ici
Film en trompe-l’œil, c’est finalement la fausseté du milieu de l’art que raconte RECHERCHER VICTOR PELLERIN; effleurant des sujets comme la fabrication de la réputation d’un artiste, les artifices spéculatifs du marché de l’art et les petits travers d’un milieu où tout le monde se côtoie inévitablement en même temps qu’il s’attaque, se méprise et se jalouse; révélant au bout du compte un Victor Pellerin moins fourbe que le spectateur ne se l’imaginait au départ. Le tour de force de Deraspe est de réussir à dépeindre plutôt que de dénoncer, à dresser un portrait ludique à la fois empathique et critique d’un milieu empreint d’imperfections et de vices mais aussi porteur de créativité et de passion.
Matthew Hays - Mirror
Deraspe mixes elements of documentary, docudrama and mockumentary to create a complex portrait of the artist as a confused and confounding personality. (...) MISSING VICTOR PELLERIN is at its best when it skewers the local art scene, something it often does quite well. A droll bit of fusion filmmaking, a feature that clearly announces Deraspe's arrival on the Quebec scene.
Manon Dumais - Voir
(...) RECHERCHER VICTOR PELLERIN (...) s'avère un jouissif mélange d'entrevues et de cinéma-vérité où la réalisatrice livre un portrait joyeusement féroce d'un milieu que l'on catalogue d'emblée d'élitiste. Et en plus, ça se laisse regarder comme un thriller.
Marcel Jean - 24 Images