L'avis de Mediafilm

Le romancier et dramaturge Éric-Emmanuel Schmitt (LE LIBERTIN, M. IBRAHIM ET LES FLEURS DU CORAN) fait des débuts probants derrière la caméra avec cette jolie fable sur le bonheur. Inspiré en partie d'une rencontre entre Schmitt et une admiratrice qui lui avait offert un cadeau qu'il avait jugé hâtivement kitsch, le récit épingle une certaine élite intellectuelle méprisante envers les gens modestes. Bien écrit quoiqu'un brin démonstratif, le scénario est ponctué de charmantes touches fantaisistes, qui évoquent tour à tour ON CONNAÎT LA CHANSON et POST-COÏTUM ANIMAL TRISTE. À la réalisation, Schmitt, en confiance, dynamise l'ensemble en variant les angles de prises de vue et en recourant à des effets spéciaux artisanaux qui confèrent au film une grande partie de son charme suranné. Catherine Frot est fort attachante dans le registre familier de la naïve au grand coeur, aux côtés d'un Albert Dupontel plus vulnérable que jamais en artiste célèbre à la croisée des chemins, proche cousin du pianiste qu'il campait dans FAUTEUILS D'ORCHESTRE.

Louis-Paul Rioux