Le film parle des relations et des amitiés parfois un peu troubles qui se nouent entre l'adolescence et l'âge adulte, durant cette période de vie où l'on évolue souvent en groupes pour s'entraider, pour se rassurer devant les choix à faire. À cet égard le portrait d'André, redoutable manipulateur abusant de son pouvoir mais révélant en même temps la vérité à son entourage, est tout particulièrement réussi. (...) Tous les comédiens (...) sont remarquables. Les dialogues, subtils, sonnent juste. Le film possède de plus une structure narrative solide et une élégance formelle qui tranchent avec le fréquent bâclage de certaines productions (françaises pour ne pas les nommer) actuelles.

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Miraculously, pic explores the pretentiousness of the Paris-centric literary scene without pretension, as a gang of male university students spend an eventful year striving to evolve from callow youths to the toast of the town. One never knows who may end up as burnt toast as engaging tale of ambition, fabulation, romance and deceit goes through its well-played and nicely lensed paces. (...) Pic is deft, entertaining and, in its reverence for name-dropping scholarship and the paths by which the chosen few make a name for themselves, thoroughly Parisian. That said, the Manhattan or London lit scenes could certainly be substituted with a few crucial tweaks.

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LES AMITIÉS MALÉFIQUES dépasse largement le cadre du film d'amphithéâtre pour livrer une véritable réflexion sur les rapports de domination, qui pourrait tout aussi bien s'appliquer au couple qu'aux nations. Mais en usant de héros manipulant le verbe, Bourdieu transcende son propos, le théâtralise telle une tragédie, au risque de passer lui-même pour un prétentieux donneur de leçon. Son message, servi par une mise en scène renforçant l'idée d'enfermement - seul le personnage du professeur interprété par Jacques Bonnaffé semble vivre par instant à l'air libre -, est pourtant d'une humble simplicité et mérite d'être médité.

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Depuis COMMENT JE ME SUIS DISPUTÉ, d’Arnaud Desplechin, dont il avait cosigné le scénario avant de devenir lui-même cinéaste, Emmanuel Bourdieu creuse un peu toujours le même sillon: celui de la rivalité estudiantine et/ou professorale. Normalien, agrégé de philo, le fils du sociologue Pierre Bourdieu a manifestement été traumatisé par ses années de formation. Tant mieux pour ses spectateurs, qui peuvent se délecter de ses histoires d’imposture et d’amitiés trahies fleurant bon l’ambiance germanopratine d’antan. Jusque dans les prénoms des jeunes héros, bon chic bon genre et désuets, comme Édouard, Alexandre, Florence, Marguerite, Éloi, André. Ici tout tient sur l’ambiguïté du personnage principal, André, être libre qui joue sur et avec les apparences. Gentil épisode libertaire et rétro, auquel il manque un peu de fougue et de lyrisme.

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Le film n'est pas dénué de quelques maladresses, mais il parvient à dépeindre ce milieu un peu étroit des postulants au DEA de philo par une sorte de confiance absolue, directe et loyale, dans le seul jeu des acteurs. C'est la force modeste de la mise en scène de Bourdieu, plutôt retenue: elle se donne totalement à ses comédiens, qui la prennent, l'emportent, la portent. Malik Zidi, Thibault Vinçon, Alexandre Steiger, trio de jeunes acteurs parfaitement adapté, rendent en énergie vitale ce que le cinéaste leur a confié de lui-même. Notamment une idée, très belle: que l'amitié est une passion aussi puissante, enivrante et douloureuse que l'amour.

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Ce serait, évidemment, un monstre à l’état pur si Bourdieu n’avait l’habileté et l’ironie de relativiser ses maléfices. Les manigances du personnage ne parviennent, en fait, comme dans une fable, qu’à susciter contre lui l’union sacrée. Grâce à Thibault Vinçon, splendide, ambigu, Morney devient un manipulateur dérisoire, qu’on laisse en fuite, probablement perpétuel errant, alors que toutes ses « victimes », elles, se seront durablement installées dans le confort et le conformisme. Bref, un de ces êtres que Françoise Sagan, dans une chanson dédiée à Tennessee Williams, appelait des oiseaux de jeunesse, foudroyés au seuil de l’âge adulte.

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