All. 2006. Thriller de Tom Tykwer avec Ben Whishaw, Dustin Hoffman, Rachel Hurd-Wood. Au XVIIIe siècle en France, un orphelin à l'odorat exceptionnel, initié à l'univers des parfumeurs, développe une obsession pathologique pour l'odeur des jeunes filles en fleur. Adaptation fidèle et luxueuse du best-seller de Patrick Suskind. Scénario touffu manquant parfois de fantaisie. Réalisation conventionnelle. Forte présence de B. Whishaw. (sortie en salle: 5 janvier 2007)
Au XVIIIe siècle en France, un orphelin à l'odorat exceptionnel, initié à l'univers des parfumeurs, développe une obsession pathologique pour l'odeur des jeunes filles en fleur. Adaptation fidèle et luxueuse du best-seller de Patrick Suskind. Scénario touffu manquant parfois de fantaisie. Réalisation conventionnelle. Forte présence de B. Whishaw. (sortie en salle: 5 janvier 2007)
Il a fallu vingt ans, et l'échec de plusieurs projets d'adaptations, avant que le roman-culte de Patrick Suskind ne soit enfin porté au grand écran. Par un compatriote de l'auteur (Tom Tykwer: COURS, LOLA, COURS), ce qui est fort louable; dans la langue de Shakespeare, ce qui l'est moins. D'autant que l'action est campée en France. Le film, dont le scénario reproduit fidèlement la séquence dramatique du roman (sans égaler la fantaisie et l'ironie de la prose), vaut surtout pour sa direction artistique, d'une grande beauté, ainsi que pour son pari, habilement relevé, de communiquer, à coups de travellings-avant et de gros plans sophistiqués, les transports olfactifs du personnage principal. Du reste, on s'étonne qu'un cinéaste préoccupé par la forme et les puzzles narratifs signe une oeuvre aussi linéaire et conventionnelle, où sa griffe n'apparaît que par intermittence. Par sa forte présence et son inquiétante physionomie, Ben Whishaw se distingue au sein d'une distribution prestigieuse.
Texte : Martin Bilodeau
Vincent Ostria - L'Humanité
Des lustres qu’on l’attendait, cette adaptation du roman de Süskind. Elle aboutit à un mastodonte académique, cornaqué par Tykwer, qu’on a connu plus inspiré (...). Le cinéaste allemand perd de vue la folie et la tension du roman, au profit d’une imagerie pittoresque. L’adaptation affadit le sujet. Cette histoire de serial killer en dentelles ne finit par avoir qu’un intérêt décoratif.
Derek Elley - Variety
The seductive, sensory prose of Patrick Suskind's bestseller, "Perfume", reaches the screen with loads of visual panache but only intermittent magic in producer Bernd Eichinger and helmer Tom Tykwer's long-awaited pic version. In many respects, it's too faithful to the 1985 novel: an almost impossible to adapt reportage-cum-reverie, written from an ironic modern viewpoint, about an 18th century Parisian orphan who turns mass murderer in search of the perfect scent, Love.
Norbert Creutz - Le Temps
L'adaptation conserve certes un narrateur omniscient et de copieuses citations du roman, mais comme le visuel est toujours surprenant et évite la paraphrase, il ne pâtit guère de la comparaison. Mieux encore, le film fait mentir l'adage selon lequel cette sorte d'"europudding", tourné à gauche et à droite (...) en langue anglaise et avec des acteurs de diverses nationalités ne serait qu'un pâle ersatz de Hollywood. (...) Roi du montage (...), Tom Tykwer parvient à comprimer sans effort apparent les 300 pages d'un roman aussi foisonnant qu'elliptique.
Fernand Denis - La Libre Belgique
Pour matérialiser l'odeur, le réalisateur déploie de louables efforts, s'appuyant sur le son, la musique, des alliés parfois plus efficaces que l'image. Grenouille n'est pas un prédateur classique puisqu'il cherche à saisir l'essence des êtres, quelques gouttes par effleurage, 21 grammes, le poids de l'âme, selon Iñarritu. Personnage en creux, isolé et silencieux, Ben Whishaw, jeune acteur de théâtre, fait preuve d'une présence extraordinaire. En parfumeur, Dustin Hoffmann tient l'occasion rêvée de proposer le grand numéro de la quintessence de l'acteur. (...) Décor soigné, musique un rien insistante, spectacle efficace: Tykwer parvient à donner au squelette du récit, du volume, de la chair (...). Mais, évidemment, l'oeuvre de Suskind reste hors de portée.
Françoise Maupin - Le Figaro Scope
Avec cette adaptation du célébrissime et superbe roman de Süskind, pas d’esquive possible. Le challenge avait été proposé à Kubrick qui s’était récusé. C’est Tom Tykwer, un jeune Allemand, déjà auteur de COURS LOLA, COURS et HEAVEN qui s’est mis à l’ouvrage. Mais comment transformer en visuel ce qui est olfactif? Filmer ce qui évoque l’odeur? Le cinéaste y parvient en balayant avec de larges plans des étals de poissons aux yeux plus très vifs, de vastes champs de lavande, des étoffes voluptueuses et poudrées. Et il a un acteur tout à fait à la hauteur du projet: Ben Wishaw.
Frédéric Strauss - Télérama
Le mystérieux pouvoir olfactif reste une idée, plaquée, mimée d’une manière parfois presque grotesque. Mais rien n’arrête Tom Tykwer: avec les moyens considérables mis à sa disposition (...), il se convainc qu’il peut tout filmer. Un Paris surgi d’une gravure ancienne, un Midi de la France déployant, entre deux champs de lavande, un folklore de conte. LE PARFUM vire au beau livre d’images, un plaisir un peu anodin qui a ses adeptes (...). Il y a heureusement un peu de vie, et de sincérité, dans ce travail d’illustration.