É.-U. 2006. Drame policier de Joe Roth avec Julianne Moore, Samuel L. Jackson, Edie Falco. Le climat s'envenime dans une cité peuplée d'Afro-Américains après qu'une mère de race blanche eut déclaré que son enfant y a été kidnappé. Sujet original et pertinent aux implications délicates. Traitement narratif inhabituel, propice aux monologues. Tension soutenue. Mise en scène tape-à-l'oeil. Excellente composition d'E. Falco.
Le climat s'envenime dans une cité peuplée d'Afro-Américains après qu'une mère de race blanche eut déclaré que son enfant y a été kidnappé. Sujet original et pertinent aux implications délicates. Traitement narratif inhabituel, propice aux monologues. Tension soutenue. Mise en scène tape-à-l'oeil. Excellente composition d'E. Falco.
À première vue routinière et désincarnée, FREEDOMLAND est en vérité une oeuvre originale et pertinente, qui aurait pu l'être davantage, eut-elle été dépouillée des effets tape-à-l'oeil de la mise en scène. L'intrigue policière est avant tout prétexte au brossage d'un sombre tableau social portant sur le racisme, la violence, l'exclusion et la misère, phénomènes que les expériences des trois figures principales éclairent, chacune à leur façon. Si bien qu'en dépit d'une tension soutenue, on a par moments l'impression de regarder trois films comprimés en un seul. Le scénario de Richard Price (SEA OF LOVE, CLOCKERS) emprunte au film noir et à son ancêtre, la tragédie grecque. D'où la profusion de monologues confessionnels, notamment chez le personnage de Julianne Moore, qui campe avec fébrilité une sorte de Médée contemporaine. Si le jeu de Samuel L. Jackson est à la hauteur des attentes, celui d'Edie Falco est supérieur, à tous égards.
Texte : Martin Bilodeau