Cor.S. 2006. Drame d'horreur de Bong Joon-ho avec Song Kang-ho, Byeon Hie-bong, Park Hae-il. Aidé de sa famille, un homme part à la recherche de sa fille enlevée par un monstre ayant émergé d'une rivière. Fable écologique aux accents tragi-comiques doublée d'une charge contre la société occidentale. Effets spéciaux réussis. Réalisation nerveuse. Interprétation attachante, bien que souvent caricaturale. (sortie en salle: 30 mars 2007)
Aidé de sa famille, un homme part à la recherche de sa fille enlevée par un monstre ayant émergé d'une rivière. Fable écologique aux accents tragi-comiques doublée d'une charge contre la société occidentale. Effets spéciaux réussis. Réalisation nerveuse. Interprétation attachante, bien que souvent caricaturale. (sortie en salle: 30 mars 2007)
S'il s'inscrit dans la lignée des films de monstre à la GODZILLA, THE HOST va beaucoup plus loin que son cousin nippon. À partir d'un événement provoqué par un Américain qui bouleversera l'écosystème, le Sud-Coréen Bong Joon-ho (MEMORIES OF MURDER) fait le portrait doux-amer de citoyens ordinaires transformés en héros du jour en raison de circonstances extraordinaires. La fable écologique se double d'une charge féroce contre la société occidentale insensible à la protection de l'environnement. Bong, qui signe une réalisation nerveuse, ne recule devant aucun effet comique pour désamorcer les éléments plus dramatiques, dont l'éventail va des éprouvantes funérailles nationales à l'athlétique chasse au monstre. Ladite créature marine en impose par sa silhouette et sa fluidité, résultats d'effets spéciaux réussis. Malgré une interprétation caricaturale, sans doute délibérée, les acteurs, Song Kang-ho en tête, se révèlent convaincants et attachants.
Texte : Manon Dumais
Jean Roy - L'Humanité
(...) à la morgue de la base américaine de Yongsan, un docteur Folamour de l’éprouvette ordonne à son assistant coréen de se débarrasser de produits chimiques en les jetant à l’évier. Bien entendu, l’auteur de l’ordre est poursuivi par la justice coréenne mais les Américains refusent de laisser comparaître, arguant que, en Corée comme en Irak et ailleurs, un employé du gouvernement n’a de comptes à rendre que devant la justice américaine. (...) Le film, qui s’ouvre sur ce rejet toxique authentique, fait évoluer l’intrigue autrement. En octobre 2006 émerge de la rivière Han (qui traverse Séoul) une sorte de reptile préhistorique qui va ravager la ville. (...) Nous voici donc dans les codes d’un genre balisé, le film de monstres, dont on connaît bien les déclinaisons américaines, KING KONG en tête, mais dont il ne faudrait pas oublier la composante japonaise, tirée par Inoshiro Hondo avec GODZILLA en 1954. C’est cette corrélation entre une peur ancestrale et son incarnation temporelle qui est réactivée ici en une métaphore porteuse de son décryptage: sans les Américains, rien ne serait arrivé. Bong, dont on avait déjà apprécié les deux premiers films, confirme sa maîtrise, à la fois entérinant les schémas du genre et les dotant d’une complexité qui mériterait d’être développée: travail sur la rumeur, la paranoïa, l’inscription sociale... La réalisation est au-dessus de tout soupçon. Elle est bien la seule.
Elizabeth Kerr - The Hollywood Reporter
Jacques Morice - Télérama
Derek Elley - Variety
Emmanuèle Frois - Le Figaro Scope