Dan. 2006. Drame de Susanne Bier avec Mads Mikkelsen, Rolf Lassgard, Sidse Babett Knudsen. Lors du mariage d'une jeune fille, un homme reconnaît en la mère de la mariée son ex-petite amie qu'il n'avait pas revue depuis 20 ans. Subtile réflexion sur les clivages sociaux et les rapports de forces entre l'Occident et le tiers-monde. Riche galerie de personnages complexes. Caméra et montage nerveux. Interprétation d'une grande sincérité. (sortie en salle: 11 mai 2007)
Lors du mariage d'une jeune fille, un homme reconnaît en la mère de la mariée son ex-petite amie qu'il n'avait pas revue depuis 20 ans. Subtile réflexion sur les clivages sociaux et les rapports de forces entre l'Occident et le tiers-monde. Riche galerie de personnages complexes. Caméra et montage nerveux. Interprétation d'une grande sincérité. (sortie en salle: 11 mai 2007)
Bien qu'ayant mis de côté quelques principes du Dogme 95 (FRÈRES), Susanne Bier n'abandonne pas pour autant le mélodrame auquel elle rend une fois de plus ses lettres de noblesse. Avec Anders Thomas Jensen, coscénariste de ses deux précédents films, la réalisatrice de COEURS OUVERTS fait défiler une riche galerie de personnages complexes dont les choix déchirants ne paraîtront limpides qu'au moment de l'émouvant dénouement. Porté par des interprètes d'une grande sincérité, APRÈS LA NOCE est servi par une caméra nerveuse et des cadrages serrés, lesquels captent l'intensité des émotions. Par un montage aux coupures brusques, Bier illustre la fébrilité qui habite ces personnages se préparant à traverser de douloureuses épreuves. Au travers des drames existentiels, se dessine aussi une subtile réflexion sur les clivages sociaux et les rapports de forces entre l'Occident et le tiers-monde. Enfin, par le biais du truculent Jorgen, un peu d'humour vient alléger le tout.
Texte : Manon Dumais
Bruno Bayon - Libération
Tout commence par (Mikkelsen) en moine routard humanitaire sans dieu au bout de la piste hindoue, veillant sur des orphelins cuivrés (...). Un énigmatique milliardaire offrant de financer son orphelinat en déroute, notre ami rentre en Suède consulter. La suite est une arnaque captivante aux deux tiers. Nourrie d'une intrigue, de passion, de rebondissements généalogiques, caractères, décors. Dommage que le tiers restant, forçant la note, accumule à tort et à travers coups de théâtre, pathos, tiroirs, cachettes, secrets de famille, mélo et sous-psychologie...
Frédéric Strauss - Télérama
Avec sa façon de tenir le spectateur en haleine en lui racontant les vicissitudes de l’existence, Susanne Bier atteint ici la perfection de son système de cinéma. On en voit du même coup les limites: les rebondissements en chaîne ont tendance à faire basculer le film du côté du roman-photo, comme ces décors marquant lourdement qu’on est ici dans le monde des riches Scandinaves, qui ont leurs malheurs, autant que les pauvres d’Inde…
Gunnar Rehlin - Variety
A drama about shattering revelations and difficult choices, AFTER THE WEDDING could easily have become unbearably sentimental and cliched. Instead, thanks to a tight script, sharp direction and excellent actors, new film by Danish helmer Susanne Bier manages to be both emotional and engaging. (...) Scripter Anders Thomas Jensen knows how to avoid the traps of melodrama (...) and how to take the cliches of the genre and use them to further develop the characters.
Jean Roy - L'Humanité
Comme dans ses films précédents (...), la réalisatrice retrouve ici le thème qui lui est cher de la cellule familiale en plein dysfonctionnement. (...) un film nerveux, où la caméra traque sans relâche d’excellents comédiens, leur faisant exprimer un jus de haute tenue. En ressort, une étude psychologique où les bons sentiments le disputent au vitriol, quelque part entre Mauriac et Chabrol si l’on veut chercher comparaison chez nous.
Françoise Maupin - Le Figaro Scope
Susan Bier aime les confrontations et les substitutions. Dans BROTHERS, son précédent film, un marginal prenait la place de son frère, otage en Afghanistan. Là, c’est Jorgen qui fait venir Jacob pour qu’il prenne sa place. Susan Bier sait ouvrir ses récits sur le monde, relativisant ainsi les drames de la société danoise qu’elle raconte avec une réelle empathie pour ses personnages. Comme dans FÊTE DE FAMILLE, il s’agit là d’une réunion de famille. Ici, ce n’est pas un règlement de comptes, mais l’histoire d’une réparation douloureuse et salvatrice sous l’oeil d’une caméra qui lorgne du côté de Bergman.