Fr. 2005. Drame de Juan Solanas avec Carole Bouquet, Aymara Rovera, Ignacio Ramon. Lasse des obstacles administratifs, une femme d'affaires française se rend dans une région miséreuse de l'Argentine afin d'y adopter un enfant. Traitement sensible d'un sujet à forte teneur sociale. Réalisation sobre. Photographie peu soignée. Jeu inégal et contrasté des deux actrices principales. (sortie en salle: 7 novembre 2006)
Lasse des obstacles administratifs, une femme d'affaires française se rend dans une région miséreuse de l'Argentine afin d'y adopter un enfant. Traitement sensible d'un sujet à forte teneur sociale. Réalisation sobre. Photographie peu soignée. Jeu inégal et contrasté des deux actrices principales. (sortie en salle: 7 novembre 2006)
Le premier long métrage de Juan Solanas, fils du célèbre Fernando Solanas (LE SUD), comporte plusieurs des caractéristiques inhérentes aux films à petit budget: caméra hésitante, images surexposées, cadrages approximatifs. Malgré ces défauts d'ordre technique, le cinéaste parvient à dépeindre avec sensibilité le mode de vie des prolétaires argentins et à poser un regard lucide sur la dureté de leur existence. On sent, dans les beaux paysages déployés à l'écran, toute l'affection de Solanas pour son pays natal. Et dans les rares dialogues, une oreille pour l'improvisation et les conversations naturelles. Les beaux personnages de paysans traduisent dans leurs gestes et leurs regards une force de volonté en même temps qu'une grande fragilité. Aymara Rovera s'illustre avec brio en mère menacée d'expulsion par un propriétaire sans scrupules. Par contre, Carole Bouquet, dans la peau d'une étrangère en mal de maternité, suscite difficilement l'émotion, en raison de son jeu affecté.
Texte : Natalia Wysocka