L'avis de Mediafilm

Pour ses premiers pas de documentariste, le journaliste Paul Arcand n'avait pas l'intention de passer inaperçu; à ce titre, LES VOLEURS D'ENFANCE est réussi. Compatissant à l'égard des enfants abusés et méprisant face à la Direction de la protection de la jeunesse, ses positions sont d'une limpidité exemplaire. Arcand n'hésite pas à se mettre en scène, usant de sa popularité pour créer des scènes de confrontation ou amener une ministre dans une chambre d'isolement d'un centre jeunesse. Les témoignages recueillis, surtout ceux des victimes, dont la chanteuse Nathalie Simard, s'avèrent à la fois crus et bouleversants. D'autre part, l'auteur épingle, sans nuances, le luxe des bureaux des dirigeants pour mettre en évidence la vétusté des locaux réservés aux jeunes. La stratégie apparaît simpliste mais ne manquera pas de susciter l'indignation des spectateurs.