Fr. 2005. Drame psychologique de Jacques Audiard avec Romain Duris, Niels Arestrup, Linh Dan Pham. Un magouilleur de père en fils décide de préparer une audition au piano pour devenir concertiste comme sa mère défunte. Remake très libre du film «Fingers» de James Toback. Texture dramatique riche. Réalisation nerveuse privilégiant les plans séquences. Jeu fougueux et intense de R. Duris.
Un magouilleur de père en fils décide de préparer une audition au piano pour devenir concertiste comme sa mère défunte. Remake très libre du film «Fingers» de James Toback. Texture dramatique riche. Réalisation nerveuse privilégiant les plans séquences. Jeu fougueux et intense de R. Duris.
Pour son quatrième film, le talentueux Jacques Audiard offre un remake très libre de FINGERS, un drame de moeurs maniéré et plutôt sordide réalisé en 1978 par James Toback. Si l'intrigue rappelle immédiatement celle de L'AUDITION de Luc Picard, il s'ajoute ici la dimension quasi freudienne du conflit intérieur d'un jeune homme qui, pour devenir enfin adulte, devra choisir entre les trafics glauques de son père ou le noble héritage artistique de sa mère. En plus de ses rapports tendus avec ses «associés» et son paternel, le protagoniste vit des aventures parfois tordues avec la gent féminine. Il en résulte une texture dramatique riche, mise en valeur par une réalisation nerveuse qui privilégie les plans séquences et la caméra à l'épaule. Reprenant le rôle créé par Harvey Keitel, Romain Duris livre une performance fougueuse et intense, sans jamais chercher à rendre son personnage sympathique.
Texte : Louis-Paul Rioux
Emmanuèle Frois - Le Figaro
Sobriété et intensité de jeu. Romain Duris, en accord parfait, s'est glissé avec une justesse de ton remarquable dans la peau de Tom, le héros du film.
Thomas Sotinel - Le Monde
Filmé d'une caméra (...) inquisitrice, DE BATTRE (...) place la situation centrale, avec sa charge d'invraisemblance et de symbolisme, dans un Paris très concret, celui que l'on voit se nettoyer, se repeupler de gens (...) fréquentables. Et l'on sent bien (...) qu'Audiard prend un plaisir certain à filmer les gens infréquentables qui permettent ce grand ravalement.
Marie-Christine d'André - ROC
Dans cette brillante adaptation d'un polar très noir (...) de 1977, (...) Jacques Audiard fait preuve d'un réel talent. Sa mise en scène rigoureuse, son art de créer une atmosphère, ses scènes qui s'enchaînent en souplesse, tout est là pour souligner le changement radical de vie du héros.
Helen Faradji - Ici
(...) DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRÊTÉ est (...) porté par une mise en scène claustrophobique et musicale, faite d'ombres travaillées, de plans-séquences nerveux, de caméra à l'épaule caressant les corps agités, d'angles beaux et durs.
Manohla Dargis - The Hollywood Reporter
Part psychological thriller, part love story, (...) THE BEAT THAT MY HEART SKIPPED is also about what it takes to escape our own prisons. (...) the film uses its pulpy milieu as a way to sneak in a meditation on what makes us human, including the ties that choke.
Didier Péron - Libération
DE BATRE MON COEUR S'EST ARRÊTÉ (...) est un film multiple, d'une grande force intrusive, croisant polar, roman d'éducation, photographie d'une époque, reportage sur un acteur, éloge de la musique et transe oedipienne, l'ensemble comme plongé dans un bain nocturne huileux.
Jean-Michel Comte - Le Nouvel Observateur
Dans le film de Jacques Audiard, le suspense et les histoires sentimentales ont toute leur place mais sont dominés par la description des relations père-fils, avec un Niels Arestrup comme toujours remarquable.
Hubert Heyrendt - La Libre Belgique
Totalement imprégné par son rôle, [Romain Duris] campe une boule de nerfs prête à exploser à chaque instant mais qui, assis devant sa partition, transfère cette tension sur les touches du piano. Le comédien fait (...) montre d'un réel talent, qui demande juste à être canalisé.
Eddie Cockrell - Variety
(...) Duris' charismatic perf will keep auds transfixed. With his hair-trigger temper and compulsive fingering of the air, he confidently channels Keitel's nervous energy. (...) Stephane Fontaine's nervous, claustrophobic camera serves the material well.
Marc-André Lussier - La Presse
Mariant les ambiances avec une maîtrise inouïe, développant de petites histoires parallèles qui nourrissent tout le récit, Audiard filme sec, sans esbroufe. Grâce à ses plans-séquences, (...) [il] vise l'essentiel et atteint l'évidence, comme une espèce de sentiment d'urgence qui sert magnifiquement le propos.
Odile Tremblay - Le Devoir
Les scènes entre père et fils, fracturées, déchirées, sont d'une grande intensité. Excellentes, aussi, les répétitions du héros, en corps à corps avec le piano qui se dérobe, parfois semble céder, toujours l'appelle plus loin.
Manon Dumais - Voir
Afin d'illustrer l'état d'esprit de son protagoniste, [Jacques Audiard] privilégie des plans-séquences mouvementés où la caméra nerveuse poursuit sans répit Duris. En résulte un émouvant drame psychologique noir et haletant qui permet au jeune acteur de donner la pleine mesure de son talent.