L’AVIS DE MEDIAFILM

Cette nouvelle illustration de la légende de Troie s'éloigne de "L'Iliade" en écartant presque complètement les divinités propres à la mythologie grecque. Par conséquent, le film se présente comme un pseudo-drame historique où les héros sont des humains guidés par l'amour, la quête du pouvoir ou de la célébrité, la vengeance, etc. Les puristes risquent d'être d'autant plus outrés que le scénariste s'accorde bien d'autres licences dramatiques, dont la moindre n'est pas de réduire un siège de dix ans à une guerre de quelques semaines. Certains éléments du récit s'avèrent toutefois plus fidèles et procurent d'ailleurs au film ses moments les plus forts (la vengeance d'Achille sur Hector, la supplication de Priam pour récupérer le cadavre de son fils). Pris sous l'angle strict d'un somptueux péplum, TROY livre la marchandise. Les héros sont incarnés avec vigueur et intensité, notamment Achille, qui profite de la prestance et du charisme indéniable de Brad Pitt, et autour duquel tout le récit semble graviter. La réalisation profite d'un luxe assez rare de moyens techniques, ce qui donne lieu à de convaincantes scènes de bataille impliquant des dizaines de milliers de combattants. En outre, la ville de Troie est reconstituée de manière particulièrement grandiose. Bref, selon les attentes de chaque spectateur, TROY peut décevoir ou impressionner.

Texte : Martin Girard