L'avis de Mediafilm

Ce film du réalisateur d'AKIRA, un des pionniers de «l'anime», est une des oeuvres les plus coûteuses jamais produites dans le domaine du film d'animation. Et à voir le déploiement de scènes spectaculaires campées dans des décors grandioses qui caractérisent STEAMBOY, on n'a aucune peine à le croire. Le récit évoque par moments la science-fiction du XIXe siècle, surtout celle de Jules Verne, avec sa vision fantaisiste des technologies du tout début de l'ère industrielle. Le cinéaste fait montre de beaucoup d'imagination dans la conception visuelle des engins fabriqués par ses héros, en particulier ce sidérant château-machine qui, à la fin, s'élève au-dessus de Londres à la manière d'un immense nuage de métal. Par contre, il se montre moins heureux dans la conception de ses personnages, tous plutôt insipides, et dans la conduite du récit, qui s'avère pesante malgré le grand nombre de péripéties au demeurant assez enlevées. Il faut dire que le message antibelliciste du film n'est pas présenté en termes très subtils, ce qui affecte notamment les scènes de dialogues qui prennent trop souvent une tangente didactique. Tout de même, l'ensemble n'en finit plus d'étonner par son opulence visuelle, malgré une palette de couleur assez éteinte, à l'exception de quelques passages plus vibrants.

Martin Girard