Iran. 2004. Comédie dramatique de Bahman Ghobadi avec Soran Ebrahim, Avaz Latif, Hirsh Feyssal. En 2003, dans un camp de réfugiés kurde à la frontière de la Turquie et de l'Irak, divers orphelins tentent d'améliorer leur sort. Chronique de temps de guerre mêlant le comique et le tragique. Récit peu banal et souvent poignant. Mise en scène assurée. Jeunes interprètes non professionnels efficacement dirigés. (sortie en salle: 10 novembre 2006)
En 2003, dans un camp de réfugiés kurde à la frontière de la Turquie et de l'Irak, divers orphelins tentent d'améliorer leur sort. Chronique de temps de guerre mêlant le comique et le tragique. Récit peu banal et souvent poignant. Mise en scène assurée. Jeunes interprètes non professionnels efficacement dirigés. (sortie en salle: 10 novembre 2006)
Révélé en 2000 par l'étonnant UN TEMPS POUR L'IVRESSE DES CHEVAUX, puis par LES CHANTS DU PAYS DE MA MÈRE (2002), quoique moins convaincant, l'ex-lutteur iranien d'origine kurde Bahman Ghobadi s'est en quelque sorte taillé la réputation d'un Emir Kusturica du Moyen-Orient. Prolongement logique de l'oeuvre, ce troisième long métrage confirme le talent du réalisateur pour raconter, à l'aide d'une mise en scène assurée, des récits peu banals. Dans LES TORTUES VOLENT AUSSI, il tire les ficelles d'une chronique tragicomique qui mise à fond sur les contrastes entre les horreurs de la guerre et la candeur juvénile des protagonistes. Mais, contrairement à d'autres anciens assistants d'Abbas Kiarostami, Ghobadi ne suit pas la voie de son maître en matière de sobriété dans le traitement, bien qu'il affectionne comme ce dernier le recours à des non-professionnels, en particulier des enfants. De fait, en enrobant son histoire d'images souvent très belles malgré le difficile contexte décrit, il risque de détourner certains spectateurs des situations qu'il dénonce au profit de moments que d'aucuns jugeront plutôt racoleurs. D'autres, cependant, y verront à l'oeuvre un authentique sens du lyrisme. Malgré une interprétation souvent criarde, les jeunes interprètes se révèlent efficacement dirigés.
Texte : Jean Beaulieu