L'avis de Mediafilm

Le cinéma altermondialiste s'est déjà manifesté dans de nombreux documentaires tels que THE CORPORATION, THE TAKE et THE YES MEN. Voilà qu'il fait maintenant son entrée dans la fiction à l'invitation du premier long métrage de Hans Weingartner, jeune réalisateur d'origine autrichienne. Par contre, THE EDUKATORS joue davantage la corde de la séduction que de la sédition. En effet, le propos sociopolitique, parfois racoleur, exprimé par les militants du film flatte la fibre rebelle de tous les partisans de ce mouvement, en particulier les jeunes adultes, mais s'engage dangereusement sur la voie d'un manichéisme primaire. Néanmoins, cette histoire de conflit générationnel aiguillonné par une lutte de pouvoir nous réserve son lot de rebondissements et de moments forts. L'intrigue sentimentale qui se greffe au récit, bien que prévisible, participe finalement de cette dynamique plutôt que de la desservir. Pour mettre son scénario en images, Weingartner a eu recours à la grammaire Dogma (DV, caméra tenue main, éclairages naturels, etc.), conférant à son film un style et un rythme nerveux. En porte-étendard d'une jeunesse qui veut toujours changer le monde, Daniel Brühl, starifié par GOODBYE, LÉNINE, donne sa pleine mesure au sein d'une distribution solide.