Can. 2004. Comédie dramatique de John L'Ecuyer avec Lansana Kourouma, Koumba Ball, Maka Kotto. À Haïti, en 1971, un adolescent se croyant poursuivi par les tontons macoutes se réfugie chez une jeune fille qui l'initie à l'amour. Adaptation attachante d'un roman autobiographique de Dany Laferrière. Certains développements peu convaincants. Traitement sensuel, mettant en évidence les origines littéraires du récit. Réalisation assez vivante. Interprétation inégale.
À Haïti, en 1971, un adolescent se croyant poursuivi par les tontons macoutes se réfugie chez une jeune fille qui l'initie à l'amour. Adaptation attachante d'un roman autobiographique de Dany Laferrière. Certains développements peu convaincants. Traitement sensuel, mettant en évidence les origines littéraires du récit. Réalisation assez vivante. Interprétation inégale.
Premier film en langue française pour le Montréalais d'origine John L'Écuyer (CURTIS'S CHARM, SAINT-JUDE), LE GOÛT DES JEUNES FILLES constitue une attachante adaptation du roman autobiographique de Dany Laferrière, qui agit ici à titre de scénariste, après son passage mitigé derrière la caméra avec COMMENT CONQUÉRIR L'AMÉRIQUE EN UNE NUIT. L'origine littéraire de ce récit initiatique n'est aucunement occultée, les auteurs recourant au contraire à divers procédés de distanciation (adresse à la caméra, narration de Laferrière, inscription à l'écran d'extraits de textes de Magloire Saint-Aude, le poète préféré du romancier, etc.) Il en résulte une oeuvre sensuelle qui célèbre l'exubérance et la joie de vivre du peuple haïtien, malgré la présence obsédante des cruels macoutes. Tourné en Guadeloupe avec des moyens réduits, le film bénéficie néanmoins d'une réalisation vivante et colorée. On peut toutefois chipoter sur le caractère plutôt fabriqué de l'enchaînement d'événements qui conduit le jeune héros dans la maison des filles. De plus, le journaliste incarné par Dan Bigras apparaît quelque peu anachronique. Si le petit Lansana Kourouma sait être expressif, il manque parfois de naturel quand il doit donner la réplique. En revanche, la jeune Kimba Ball s'en tire très bien, à l'instar de la touchante Mireille Metellus et du toujours solide Maka Kotto.
Texte : Louis-Paul Rioux