Fr. 2004. Drame social de Bertrand Tavernier avec Jacques Gamblin, Isabelle Carré, Bruno Putzulu. Venu au Cambodge pour y adopter un enfant, un couple français se bute à de nombreux obstacles qui mettent son amour à rude épreuve. Réflexion émue et inspirée sur le rapport de force entre les pays riches et ceux du Tiers-Monde. Dialogues parfois trop didactiques. Personnages crédibles et nuancés. Réalisation râpeuse, sans artifices. Jeu saisissant de J. Gamblin.
Venu au Cambodge pour y adopter un enfant, un couple français se bute à de nombreux obstacles qui mettent son amour à rude épreuve. Réflexion émue et inspirée sur le rapport de force entre les pays riches et ceux du Tiers-Monde. Dialogues parfois trop didactiques. Personnages crédibles et nuancés. Réalisation râpeuse, sans artifices. Jeu saisissant de J. Gamblin.
Bertrand Tavernier poursuit son virage social, amorcé par L.627, avec ce drame émouvant dans lequel il formule une réflexion émue et inspirée sur le rapport de force (ici renversé) entre les pays riches et ceux du Tiers-Monde. Or, plutôt que de s'en tenir à l'odyssée initiatique du couple, racontée avec sobriété, le scénario élargit l'angle afin d'illustrer, par épisodes et à la façon d'un reportage fictionnalisé, les autres visages que prend le phénomène de l'adoption internationale. Il en résulte un film à deux vitesses, pertinent sur tous les tableaux, mais parfois didactique et longuet. La mise en scène râpeuse, sans artifices, et le blues indolent d'Henri Texier, en leitmotiv, font ressentir le climat insaisissable de Phnom Penh, ainsi que l'anxiété du couple, dont l'équilibre psychologique est constamment mis à l'épreuve. Devant une Isabelle Carré à fleur de peau, Jacques Gamblin compose un futur père saisissant de profondeur et d'impuissance.
Texte : Martin Bilodeau