É.-U. 2003. Drame de moeurs de James Cox avec Val Kilmer, Kate Bosworth, Josh Lucas. En 1981, un acteur de films pornographiques est impliqué dans un quadruple meurtre commis dans la maison d'un dealer de Los Angeles. Récit sordide inspiré de faits vécus. Structure narrative morcelée adoptant plusieurs points de vue. Réalisation électrisante. Jeu nerveux à souhait des interprètes.
En 1981, un acteur de films pornographiques est impliqué dans un quadruple meurtre commis dans la maison d'un dealer de Los Angeles. Récit sordide inspiré de faits vécus. Structure narrative morcelée adoptant plusieurs points de vue. Réalisation électrisante. Jeu nerveux à souhait des interprètes.
Le cinéaste Paul Thomas Anderson s'était déjà inspiré de la vie de l'acteur porno John Holmes pour créer le personnage de Dirk Diggler (joué par Mark Wahlberg) dans BOOGIE NIGHTS. WONDERLAND poursuit en quelque sorte la déchéance finale décrite dans le film d'Anderson en montrant comment le vrai Holmes s'est retrouvé impliqué dans un règlement de compte crapuleux. Le jeune réalisateur James Cox s'est entouré de trois scénaristes pour construire ce récit morcelé adoptant plusieurs points de vue, conférant à cette histoire sordide des allures de RASHOMON. Ce procédé narratif permet d'illustrer tout à la fois la mégalomanie et la vacuité de ce milieu dans lequel la consommation de drogue est effarante. On assiste également à la détresse d'un homme dont le charme naturel n'opère plus, un aspect mis en évidence par le jeu nerveux de Val Kilmer, entouré de comédiens tout aussi exaltés que lui. Si la noirceur du propos risque d'en rebuter plus d'un, l'ensemble profite néanmoins d'une réalisation électrisante appuyée par un montage percutant. Le film se termine sur un plan d'un cynisme consommé qui rend parfaitement l'ironie du titre.
Texte : André Caron