Can. 2003. Comédie sentimentale de Érik Canuel avec Patrick Huard, Michèle-Barbara Pelletier, Pierre Lebeau. Un critique littéraire condamné par la cour à travailler comme bénévole pour Nez Rouge fait équipe avec une écrivaine dont il a déjà démoli l'oeuvre. Comédie romantique calquée sans grande originalité sur les modèles américains du genre. Des longueurs. Quelques numéros comiques réussis. Style visuel plutôt tape-à-l'oeil. Interprétation inégale.
Un critique littéraire condamné par la cour à travailler comme bénévole pour Nez Rouge fait équipe avec une écrivaine dont il a déjà démoli l'oeuvre. Comédie romantique calquée sans grande originalité sur les modèles américains du genre. Des longueurs. Quelques numéros comiques réussis. Style visuel plutôt tape-à-l'oeil. Interprétation inégale.
Érik Canuel fait partie d'une nouvelle génération de cinéastes québécois prêts à travailler sur commande avec des scénarios qu'ils n'ont pas écrits. Ce choix permet au cinéaste d'aborder des genres variés. Ainsi, entre deux thrillers (LA LOI DU COCHON et LE DERNIER TUNNEL, prévu pour 2004), Canuel signe NEZ ROUGE, une comédie romantique manifestement calquée sur les modèles américains du genre, où deux personnages antinomiques finissent par s'éprendre l'un de l'autre au fil d'épreuves communes. Or, au lieu de proposer des variantes nouvelles sur ce canevas, les auteures Sylvie Pilon et Sylvie Desrosiers ont plutôt imaginé des péripéties qui recyclent sans invention des scènes puisées dans d'autres films et divers sketches télévisés, notamment une prestation de Jean L'Italien rappelant Olivier Guimond dans un Bye Bye anthologique, et une finale dont la kétainerie ne va pas sans évoquer le navrant STATION NORD. Aussi, malgré certains moments d'un comique relevé, NEZ ROUGE demeure un divertissement assez peu inspiré, d'autant plus que son montage ostentatoire affiche un goût agaçant pour l'afféterie de style publicitaire. L'interprétation s'avère inégale, la belle complicité des deux vedettes cédant souvent le pas à une certaine affectation.
Texte : Jean-Philippe Gravel