É.-U. 2003. Comédie de moeurs de Woody Allen avec Woody Allen, Jason Biggs, Christina Ricci. Les problèmes sentimentaux et professionnels d'un jeune auteur comique qui a pour mentor un enseignant sexagénaire obsédé par l'autodéfense. Récit caustique aux développements souvent surprenants. Dialogues spirituels. Des problèmes de rythme. Réalisation souple aux images soignées. Bonne interprétation.
Les problèmes sentimentaux et professionnels d'un jeune auteur comique qui a pour mentor un enseignant sexagénaire obsédé par l'autodéfense. Récit caustique aux développements souvent surprenants. Dialogues spirituels. Des problèmes de rythme. Réalisation souple aux images soignées. Bonne interprétation.
Autant dans HOLLYWOOD ENDING, son film précédent, Woody Allen était de toutes les scènes, laissant peu de place à ses partenaires, autant il est en retrait dans ANYTHING ELSE, une comédie de moeurs axée sur les conflits vécus par un jeune couple, par ailleurs très allenien dans son essence. En effet, la protagoniste fait penser à la Diane Keaton d'ANNIE HALL, mais en plus menteuse et sexy, tandis que le jeune scripteur est clairement un double du cinéaste: juif, névrosé et fasciné par les questions existentielles. En plus de passer le flambeau à la nouvelle génération, Allen innove en incarnant un paranoïaque qui, d'abord amusant, en vient ensuite à poser des gestes violents et carrément inquiétants. Or, paradoxalement, ce personnage fêlé a une influence salutaire sur le héros, qui parviendra enfin à s'affirmer. Il en résulte un film caustique aux développements souvent surprenants, porté par des dialogues spirituels. La réalisation fait montre d'une belle souplesse, bénéficiant d'images soignées et subtilement composées. Toutefois, le rythme n'est guère soutenu, ce qui rend le film moins engageant que souhaité. À côté d'un Woody égal à lui-même, Jason Biggs se débrouille bien pour reproduire les tics et les postures du cinéaste, tandis que Christina Ricci parvient à rendre attachant un personnage pourtant odieux.
Texte : Louis-Paul Rioux