G.-B. 2003. Drame social de John Deery avec Jonathan Forbes, Jason Barry, Brenda Fricker. Dans une petite ville d'Irlande, un journaliste enquête sur le suicide d'un prêtre séropositif et le renvoi abusif d'un jeune séminariste. Charge virulente mais forcée contre l'Église catholique. Récit alambiqué sombrant parfois dans le ridicule. Réalisation conventionnelle. Bonne interprétation.
Dans une petite ville d'Irlande, un journaliste enquête sur le suicide d'un prêtre séropositif et le renvoi abusif d'un jeune séminariste. Charge virulente mais forcée contre l'Église catholique. Récit alambiqué sombrant parfois dans le ridicule. Réalisation conventionnelle. Bonne interprétation.
Les scandales qui éclaboussent l'Église catholique constituent une riche matière, non seulement pour les journalistes, mais également pour les cinéastes. Ils y flairent de bonnes histoires mêlant pouvoir, corruption et sexe. Celle dont John Deery s'est inspiré repose en partie sur des faits authentiques, dénonçant la difficulté des prêtres à concilier leur engagement sacerdotal et leur célibat. Cette réalité, vieille de plusieurs siècles, serait à l'origine des crises que traverse l'institution; c'est du moins le constat du cinéaste, livré avec une grande virulence, puisque que dans son film, l'Église catholique semble assimilée à un repaire de mafieux. Les sujets d'indignation ne manquent pas dans CONSPIRACY OF SILENCE, mais en voulant ratisser très large (Deery évite tout de même la question de la pédophilie), la charge polémique de l'auteur sombre parfois dans le ridicule, avec des dialogues aux allures de slogans. De ce récit alambiqué, filmé sans grande imagination, mis à part quelques effets de ralentis dont la répétition en atténue la pertinence, se dégage néanmoins un constat pessimiste et sans appel. Au sein d'une distribution solide, l'attachante Brenda Fricker s'impose sans efforts.
Texte : André Lavoie