Anatomie de l'enfer
Anatomie de l'enfer
L'avis de Mediafilm
Adaptant à l'écran son propre roman, d'où la teinte littéraire conférée à son film par une voix-off (la sienne) très présente, Catherine Breillat, l'auteure controversée de ROMANCE et À MA SOEUR, explore à nouveau les méandres de la condition sexuelle des femmes sous ses aspects les plus secrets, les plus intimes. Cultivant son goût de la provocation, elle maintient le récit sur le fil du rasoir entre l'introspection et une violence latente, tant physique que verbale, tout en caressant les limites de l'obscénité et de l'immoralité à travers plusieurs scènes crues. Brandissant la blanche nudité de son actrice comme une oriflamme, Breillat théorise à satiété sur les rapports entre la sexualité et la mort ainsi que sur la représentation de certains tabous à l'écran. Il en découle un huis clos ambigu et distancié, qui jouit d'une mise en scène plutôt feutrée dispensant des images d'une beauté plastique rappelant celles des oeuvres picturales de la Renaissance. Si Amira Casar livre une prestation à la fois agressive et vulnérable dans son offrande d'âme et de chair, le jeu de Rocco Siffredi apparaît cependant maladroit, froid et figé. Baignant dans une atmosphère à la fois érotique et onirique, ANATOMIE DE L'ENFER nous convie à un bien particulier voyage au bout de la nuit.
Synopsis
Un soir, dans un bar, un homosexuel sauve presque par hasard une jeune femme du suicide. Cette dernière en profite alors pour lui proposer un marché: contre paiement, il doit venir chez elle pendant quatre nuits pour la regarder, dans les moments où elle ne se sent «pas regardable». D'abord réticent, l'homme accepte et se prête aux demandes étranges de la femme. Dès la première nuit, elle lui livre le fond de son âme, débattant notamment du dégoût que peut inspirer la chair féminine. La seconde nuit, elle se met à nu, littéralement, et le fait participer à certains de ses fantasmes les plus secrets. Au cours des deux autres rencontres, ils vont de plus en plus loin dans les échanges intimes et sexuels. Après avoir rempli son mandat, l'homme, troublé, retourne au bar puis accomplit un geste irréversible.
Année
2003Genre
Drame de moeursDurée
77 min.Origine
FranceInformation
Genre
Drame de moeurs
Année
2003
Durée
77 min.
Réalisation
Scénario
Photographie
D'après le roman de
Pays
France
Portugal
Distribution
Métropole Films Distribution