Can. 2002. Drame social de Thom Fitzgerald avec Thom Fitzgerald, Mihai Calota, Alberta Watson. Envoyé à Bucarest afin d'y photographier des filles d'âge mineur, un pornographe canadien est bouleversé par la misère endémique de la ville. Récit en forme de collage dénonçant l'exploitation de la pauvreté. Images saisissantes de la ville de Bucarest. Traitement scindé entre réalisme documentaire et fiction appuyée. Interprétation inégale.
Envoyé à Bucarest afin d'y photographier des filles d'âge mineur, un pornographe canadien est bouleversé par la misère endémique de la ville. Récit en forme de collage dénonçant l'exploitation de la pauvreté. Images saisissantes de la ville de Bucarest. Traitement scindé entre réalisme documentaire et fiction appuyée. Interprétation inégale.
Après être passé une première fois à Bucarest afin d'y tourner un film d'horreur pour la télé américaine (WOLF GIRL), Thom Fitzgerald s'est proposé d'y retourner dans le but de présenter l'existence des marginaux de la ville sous un éclairage plus humain. C'est donc chose faite avec THE WILD DOGS, film dont le titre évoque autant l'épidémie de chiens errants dont Bucarest est affligée depuis la chute de Ceaucescu, que la condition précaire à laquelle est réduite une grande partie de ses habitants. À ce portrait hyperréaliste, saisi dans des images vidéo qui cernent la beauté décrépite et étonnante de la capitale roumaine, s'ajoute par contre un volet plus traditionnellement fictif et moins réussi. En effet, le cheminement de Geordie et de ses hôtes, qui voient autant dans ce climat social délabré l'occasion d'exploiter la misère pour leurs propres fins que l'opportunité de s'adonner à une charité qui s'avère souvent déplacée et inefficace, est un peu saboté par une interprétation souvent appuyée et quelques développements peu concluants. Malgré tout, ce périple rarement complaisant saura aussi bien fasciner le spectateur que le livrer à un inconfortable examen de conscience.
Texte : Jean-Philippe Gravel