La Voix des vents (Windtalkers)

L'avis de Mediafilm

Se situant à mi-chemin entre SAVING PRIVATE RYAN et THE THIN RED LINE, sans toutefois atteindre l'intensité virtuose du premier ou la poésie lyrique du second, ce film de guerre pose une réflexion probante sur les dilemmes moraux et humains engendrés par les conflits armés. L'enjeu éthique du récit est très clairement présenté: doit-on placer les principes et les règles au-dessus de la vie humaine? Quand un code devient plus important que l'individu qui en détient le secret, ne sombrons-nous pas dans la barbarie? Le cinéaste hongkongais John Woo excelle dans l'illustration de ce genre de conflits où les héros finissent par combattre leur propre dualité (THE KILLER, FACE/OFF). Ici, il oppose les aspects méditatifs et même folkloriques du récit (qui rappellent John Ford) avec la soudaineté et la férocité des affrontements guerriers (qui évoquent le CROSS OF IRON de Sam Peckinpah). Ces combats donnent lieu à des morceaux de bravoure spectaculaires filmés avec dextérité et ingénieusement montés. Nicolas Cage fait preuve d'une grande sobriété dans un rôle pourtant très exigeant sur le plan physique, alors qu'Adam Beach joue avec dignité et humanité un Navajo confronté à l'absurdité de sa situation et aux horreurs de la guerre.

André Caron