L'avis de Mediafilm

Ce 98e film du réalisateur sud-coréen Im Kwon-taek a valu à celui-ci le prix de la mise en scène à Cannes en 2002. Avec un sens remarquable de la composition picturale, le prolifique Im se penche sur la vie d?un peintre mythique, en raison de la qualité de son art, certes, mais aussi à cause du mystère entourant sa disparition. Parallèlement au récit de l'existence tumultueuse de Ohwon, le cinéaste reconstitue l'histoire de la Corée du XIXe siècle, époque où le pays, en proie à diverses crises sociales, était dans l'étau de la Chine et du Japon. Ces événements, évoqués de façon minimaliste ou par des intertitres, ponctuent la vie de cet artiste non conformiste, dont la représentation distanciée évite au film le piège de la glorification. Le réalisateur s'attarde autant aux amours du peintre qu'à sa fébrilité créatrice, illustrant, avec un sens visuel remarquable, la grandeur de l'oeuvre et les limites de l'homme. Dans le rôle de l'artiste bouillonnant, Choi Min-sik, la vedette du percutant OLDBOY de Park Chan-wook, fait preuve d'une grande intensité.

André Lavoie