Can. 2002. Drame psychologique de Keith Behrman avec Callum Keith Rennie, Jane McGregor, Colin Roberts. Blessée par l'indifférence de son père veuf, une adolescente faisant figure de mère auprès de son jeune frère quitte le foyer familial. Récit pathétique raconté avec finesse. Mise en scène intimiste et soignée. Interprétation tout en retenue.
Blessée par l'indifférence de son père veuf, une adolescente faisant figure de mère auprès de son jeune frère quitte le foyer familial. Récit pathétique raconté avec finesse. Mise en scène intimiste et soignée. Interprétation tout en retenue.
Malgré les éléments mélodramatiques contenus dans ce récit pathétique, Keith Behrman réussit à offrir un portrait tout en finesse d'une famille dysfonctionnelle. De fait, FLOWER & GARNET ne sombre jamais dans le pathos grâce à des dialogues hachés, dénués de tout sentimentalisme, et à des silences souvent fort éloquents. Par ailleurs, on retrouve dans la mise en scène intimiste et soignée le même parti pris de subtilité pour dépeindre dans les moindres détails l'univers modeste de la classe ouvrière. Que le réalisateur fasse évoluer les protagonistes dans un huis clos sombre ou un paysage morne, il privilégie les cadrages serrés qui mettent en valeur les regards et les gestes furtifs de ses acteurs. Le drame intérieur vécu par chaque protagoniste se révèle ainsi dans toute sa force, bien qu'il n'éclate jamais à la surface. Par ailleurs les plans insistants d'objets, tels le flacon de parfum de Flower ou l'arme à feu du père, ou ceux des pièces désertées et désordonnées, traduisent bien la nostalgie et la mélancolie ambiantes. Dans le rôle ingrat du père, Callum Keith Rennie se démarque par son jeu tout en retenue, face aux jeunes Jane McGregor et Colin Roberts, qui sont admirablement dirigés.
Texte : Manon Dumais