Fr. 2001. Drame fantastique de Laurent Tuel avec Karin Viard, Charles Berling, Camille Vatel. Une jeune mère de famille soupçonne ses deux enfants d'être possédés par des esprits malins. Récit sans grandes surprises et peu terrifiant reprenant de nombreux éléments des classiques du genre. Climat souvent oppressant. Images composées avec soin. Interprétation dans la note.
Une jeune mère de famille soupçonne ses deux enfants d'être possédés par des esprits malins. Récit sans grandes surprises et peu terrifiant reprenant de nombreux éléments des classiques du genre. Climat souvent oppressant. Images composées avec soin. Interprétation dans la note.
Ce deuxième long métrage de Laurent Tuel, après l'inédit Le Rocher d'Acapulco, s'inscrit dans un courant récent du cinéma français qui cherche à redonner ses lettres de noblesse aux films de genre. Ainsi, après le Promenons-nous dans les bois de Lionel Delplanque, une tentative inégale de «slasher» à la française, Un Jeu d'enfants s'essaie maintenant au drame fantastique à base de possession maléfique et de maison hantée. Le scénario ne prétend pas réinventer le genre, puisant ses éléments dans différents classiques tels The Shining, Le Locataire et surtout The Innocents de Jack Clayton ainsi que toutes les autres adaptations du roman The Turn of the Screw de Henry James. Il en résulte une oeuvre conçue avec sincérité mais qui se révèle peu surprenante et rarement terrifiante, dans laquelle les éléments insolites ou angoissants interviennent de façon trop maladroite dans le récit, ce qui tue dans l'oeuf tout suspense. En revanche, les images sont soigneusement composées, avec un sens poussé de la symétrie, et le réalisateur parvient fréquemment à créer un climat oppressant. La talentueuse Karin Viard joue le jeu avec conviction, à l'instar de Charles Berling, pourtant aux prises avec un personnage moins défini et plus en retrait.
Texte : Louis-Paul Rioux