L’AVIS DE MEDIAFILM

Il existe au cinéma une tradition du documentaire animalier qui compte des films extraordinaires, tant du point de vue technique que sur le plan poétique (LA GRIFFE ET LA DENT, ATLANTIS). Le comédien Jacques Perrin a lui-même produit deux joyaux du genre, LE PEUPLE SINGE et MICROCOSMOS, avant de se lancer dans ce projet ambitieux qui a tenu occupé plus de 450 personnes (dont 15 caméramans et 17 pilotes!) pendant trois ans dans plus de 40 pays. Bien que remarquable sur le plan visuel, le film ne peut éviter une certaine torpeur causée par les limites du sujet. En effet, à quel moment des prises de vue d'oiseaux en vol cessent t-elles d'être captivantes pour devenir redondantes et complaisantes? Les trois réalisateurs ne parviennent pas vraiment à résoudre ce problème, même si l'insistance avec laquelle ils s'obstinent à accompagner toutes ces espèces sur leurs longues routes migratoires finit par convaincre que les frontières entre les pays ne sont que des inventions humaines dérisoires, qui divisent les hommes et les territoires mais certainement pas la nature. Cette idée prend une dimension étonnante dans un plan de la Terre vue de l'espace montrant des nuées d'oiseaux se déplaçant d'un continent à l'autre. En résumé, il s'agit d'une oeuvre contemplative qui aurait nécessité un montage plus dynamique.

Texte : André Caron