L'avis de Mediafilm

Il y a quelque chose d'un peu ironique dans le fait que le réalisateur-acteur Attila Bertalan joue ici le rôle d'un personnage qui recycle de la ferraille, car son dernier long métrage fait lui-même dans le recyclage de clichés. A moins de n'avoir vu aucun des nombreux films d'anticipation post-apocalyptiques sortis au cours des trente dernières années, le climat et les situations de Between the Moon and Montevideo n'apparaissent guère originaux. Grâce à un choix judicieux de lieux de tournage dans les ghettos de La Havane, l'auteur réussit néanmoins à créer un monde insolite assez convaincant dont la facture s'apparente à une forme de néoréalisme futuriste. L'intrigue manque malheureusement de structure et de rythme, les enjeux dramatiques étant maladroitement exposés et développés. Si bien que l'ensemble retient l'intérêt de peine et de misère, malgré un certain resserrement de la tension et du suspense dans la dernière partie. Les interprètes jouent avec plus ou moins de conviction des personnages trop schématiques.

Martin Girard