L'avis de Mediafilm

Harold Becker n'en finit pas de décevoir. Hormis le prenant SEA OF LOVE et le solide CITY HALL, il accumule les films dénués de personnalité, son travail s'apparentant de plus en plus à celui d'un tâcheron de Hollywood. Force est de constater que ce nouveau thriller ne fera rien pour redorer son blason. Il faut dire à sa décharge qu'il était difficile de tirer quoi que ce soit d'un scénario aussi mécanique et sans surprise. Pourtant, la mise en images demeure soignée et l'ensemble se déroule sans temps mort, même si le suspense se révèle peu prenant à force d'utiliser des trucs usés. Mais le plus gros problème vient du casting. En millionnaire charmeur qui cache un passé peu reluisant, Vince Vaughn n'apparaît jamais crédible. Du coup, l'aveuglement de sa nouvelle épouse semble fabriqué et tue dans l'oeuf toute intensité dramatique. D'autre part, John Travolta incarne un personnage trop bon et attentionné, ce qui accentue le côté manichéen de l'affaire. D'ailleurs, l'acteur est bien plus savoureux dans ses rôles de vilains, tels ceux de SWORDFISH, BROKEN ARROW, PULP FICTION ou FACE/OFF. De fait, si à l'instar de ce dernier film, le casting Vaughn/Travolta avait été inversé, DOMESTIC DISTURBANCE aurait peut-être davantage convaincu.