É.-U. 2000. Drame policier de John Singleton avec Samuel L. Jackson, Christian Bale, Geoffrey Wright. Devant l'inefficacité de la justice, un policier donne sa démission pour prendre sur lui de neutraliser un jeune et riche meurtrier raciste. Intrigue et personnages schématiques. Ton violent et démagogique. Rythme effréné. Réalisation musclée. Jeu plein d'aplomb de S. L. Jackson.
Devant l'inefficacité de la justice, un policier donne sa démission pour prendre sur lui de neutraliser un jeune et riche meurtrier raciste. Intrigue et personnages schématiques. Ton violent et démagogique. Rythme effréné. Réalisation musclée. Jeu plein d'aplomb de S. L. Jackson.
Cette reprise d'un des grands succès du cinéma de «blaxploitation» des années 1970 adapte aux goûts du jour l'héroïque justicier noir qui avait fait la renommée de Richard Roundtree. Le nouveau Shaft, neveu du premier, est interprété avec aplomb par un Samuel L. Jackson magnifié par la réalisation de Singleton qui ne lésine sur aucun effet de style pour donner au personnage l'aura d'un héros de «comic books». Si l'approche réussit au personnage, elle sert moins bien le reste du film qui souffre de la schématisation extrême des rôles secondaires et de l'intrigue. Démagogue et fascisante, cette dernière s'évertue à démontrer qu'il est légitime de se faire justice soi-même pour contrer le racisme et l'ineptie de la justice institutionnalisée. Une philosophie bien mal défendue quand il appert que le héros ne se livre à aucun questionnement éthique ou moral et qu'il n'a jamais à répondre de ses actes. Les invraisemblances abondent dans ce film mais force est d'admettre que le rythme effréné de l'action ne laisse aucune place à l'ennui. De plus, cette orgie de confrontations, de fusillades et de poursuites enlevées profite des accords irrésistibles du thème musical original d'Isaac Hayes, aussi efficace qu'il y a 29 ans.
Texte : Johanne Larue