Can. 2000. Drame psychologique de Robert Favreau avec Fanny Mallette, Marina Orsini, Céline Bonnier. Une jeune femme réunit frère et soeurs dans la maison familiale pour annoncer le retour de leur mère, partie vingt ans plus tôt. Adaptation satisfaisante de la pièce de Michel Marc Bouchard. Dur climat de détresse psychologique. Réalisation sobre. Interprétation d'une belle intensité.
Une jeune femme réunit frère et soeurs dans la maison familiale pour annoncer le retour de leur mère, partie vingt ans plus tôt. Adaptation satisfaisante de la pièce de Michel Marc Bouchard. Dur climat de détresse psychologique. Réalisation sobre. Interprétation d'une belle intensité.
Après LILIES, adaptation réussie des "Feluettes" par le cinéaste canadien John Greyson, voici la seconde pièce de Michel Marc Bouchard à être transposée au grand écran. Défi de taille, car Robert Favreau (NELLIGAN) s'attaquait à un monument de la dramaturgie québécoise récente. Adaptée avec sensibilité et intelligence, l'oeuvre théâtrale ne gagne pas réellement d'épaisseur sur pellicule. Toutefois, les auteurs ont su en préserver le dur climat de détresse psychologique, fondée sur l'attente, le rejet et les souvenirs douloureux. Par contre, l'ajout d'un personnage secondaire et le décloisonnement de l'intrigue originale, qui se déroulait en huis clos, ont davantage pour fonction de dynamiser la forme que de renforcer le matériau dramatique, déjà suffisamment puissant. Outre ces quelques libertés, y compris certains flash-back superflus, le film rend justice à la pièce, servie adéquatement par une mise en scène sans fioritures. Fanny Mallette, en femme-enfant un peu simple d'esprit, domine une distribution qui se signale par un jeu d'ensemble d'une belle intensité.
Texte : Jean Beaulieu