L'avis de Mediafilm

Considéré par l'ensemble des critiques comme le réalisateur le plus important d'Israël, Amos Gitaï avait déjà exploré ce sujet dans un documentaire en 1996 en interviewant des personnes ayant pris part à cette guerre. Cette fois, il a recours à la fiction pour reconstituer une expérience personnelle. C'est pourquoi il a insisté sur un traitement très réaliste, faisant grande économie des effets spéciaux et circonscrivant le conflit à la dimension d'un groupe de six hommes. N'ayant pas voulu illustrer l'affrontement armé comme un spectacle, il ne montre jamais directement les scènes de combat, celles-ci se déroulant toujours hors champ et l'ennemi demeurant constamment invisible. L'auteur a privilégié les plans-séquences, dans lesquels sont introduits une grande variété de cadrages et de mouvements d'appareil parfois complexes. On retrouve aussi çà et là des références à des séquences marquantes de films de guerre tournés par des cinéastes réputés (Kubrick, Coppola, Fuller, etc.). Mais surtout, Gitaï s'est refusé toute propagande ou allusion patriotique, préférant se concentrer sur l'étude de ses personnages. Les acteurs, dont certains (comme le pilote) rejouent leur propre rôle, dégagent une belle intensité.

Jean Beaulieu