Fr. 2000. Drame de moeurs de Jonathan Nossiter avec Stellan Skarsgard, Charlotte Rampling, Deborah Kara Unger. Un Américain établi à Athènes se convainc de la pertinence de divers signes et prémonitions qui l'amènent à bouleverser sa vie familiale. Fin regard sur les superstitions et leurs conséquences. Virtuosité technique. Réalisation très souple. Interprètes de grand talent.
Un Américain établi à Athènes se convainc de la pertinence de divers signes et prémonitions qui l'amènent à bouleverser sa vie familiale. Fin regard sur les superstitions et leurs conséquences. Virtuosité technique. Réalisation très souple. Interprètes de grand talent.
Bon nombre de cinéastes (de Lelouch à Kieslowski) et d'écrivains (Paul Auster en tête de liste) ont fait des signes du destin et des coïncidences, leurs thèmes de prédilection. Avec son deuxième long métrage, l'auteur de Sunday se joue des «conventions» du hasard en fabriquant son contraire, qui obéit à certaines règles, comme dans un jeu. Si ce récit touffu part dans des directions inattendues, il permet de poser un fin regard sur les superstitions et leurs conséquences ainsi qu'une réflexion sur la manipulation par les images, les sons, la musique et le montage. Grâce à la légèreté de la caméra vidéo numérique, une bonne place est laissée aux mouvements d'appareil compliqués et à une virtuosité technique assez vertigineuse. Mais surtout, Signs & Wonders foisonne de détails, tant dans sa forme que dans son contenu, qui imposent différents niveaux de lecture (thriller psychologique ou politique, drame sentimental, etc.) et diverses interprétations des fameux «signes» que livrent les auteurs aux personnages et au spectateur. Les allusions à Alice au pays des merveilles ne sont d'ailleurs pas innocentes dans ce jeu de miroirs. Les comédiens, tous excellents, donnent chair à des personnages rongés par le doute, le remords ou la vengeance.
Texte : Jean Beaulieu