Fr. 2000. Comédie de moeurs de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Frédérique Bonnal, Jean-Pierre Darroussin. Deux scénaristes écrivent un film sur une famille ouvrière de Marseille dont le garage est au bord de la faillite. Charge socio-politique adoptant un style désinvolte. Personnages attachants. Effets de distanciation par toujours heureux. Interprétation irréprochable.
Deux scénaristes écrivent un film sur une famille ouvrière de Marseille dont le garage est au bord de la faillite. Charge socio-politique adoptant un style désinvolte. Personnages attachants. Effets de distanciation par toujours heureux. Interprétation irréprochable.
Après L'ARGENT FAIT LE BONHEUR et MARIUS ET JEANNETTE, Robert Guédiguian poursuit son étude pleine de tendresse, d'humanisme et un brin manichéenne du petit monde populaire de Marseille. Le spectateur retrouvera ici avec plaisir la lumière, les visages et le propos social caractéristiques du cinéaste français. Le nouveau film se distingue des autres par sa structure en abyme (le principe du film dans le film), qui nous laisse parfois avec l'impression que le réalisateur cherche à «expliquer» son cinéma. Si ce procédé permet de provoquer des situations amusantes et de jeter un coup d'oeil espiègle sur le processus de création, il génère, en revanche, une distanciation parfois inopportune. Les constants passages d'un niveau de narration à l'autre - de l'étape de l'écriture à celle du produit fini - privent en effet le film d'une plus grande profondeur dans son discours. Il faut cependant mentionner que l'intention de Guédiguian, très clairement énoncée, était ici d?exploiter l'esthétique du conte et du guignol, d'où la désinvolture qui régit le film. Parfaitement dans l'esprit de l'oeuvre, les acteurs, irréprochables, créent des personnages crédibles et extrêmement attachants.
Texte : Carlo Mandolini