Can. 2000. Drame historique de Pierre Falardeau avec Luc Picard, Frédéric Gilles, Sylvie Drapeau. En 1839, les dernières vingt-quatre heures en prison de deux Patriotes condamnés à mort par les Anglais. Huis clos axé sur les dialogues. Portrait de groupe bien senti malgré des maladresses. Beaux moments d'émotion. Photographie somptueuse. Mise en scène appliquée. Interprétation parfois déchirante. (sortie en salle: 26 janvier 2001)
En 1839, les dernières vingt-quatre heures en prison de deux Patriotes condamnés à mort par les Anglais. Huis clos axé sur les dialogues. Portrait de groupe bien senti malgré des maladresses. Beaux moments d'émotion. Photographie somptueuse. Mise en scène appliquée. Interprétation parfois déchirante. (sortie en salle: 26 janvier 2001)
Comme dans OCTOBRE, Pierre Falardeau capte un bref mais décisif moment du passé de son pays à travers un huis clos axé sur des dialogues truffés de réflexions historico-politiques. Au-delà de son aspect didactique discutable mais prévisible, le film a surtout le mérite d'offrir un portrait de groupe sincère et bien senti qui donne un visage véritablement humain à des personnages souvent mythifiés dans l'imaginaire collectif des Québécois. Le film s'avère éloquent surtout dans les scènes où l'auteur explore les sentiments de ses protagonistes en les laissant exprimer simplement leur amour de la vie, leurs regrets, leurs peurs ou leur rage. À ce titre, les moments intimistes entre De Lorimier et son épouse sont vraiment très beaux et émouvants, surtout que Luc Picard et Sylvie Drapeau y livrent des performances déchirantes. L'ensemble du film ne convainc toutefois pas toujours et comporte ici et là des scènes d'une maladresse gênante, comme celle où un jeune soldat anglais demande le pardon à De Lorimier. D'autre part, la mise en scène appliquée de Falardeau manque un peu d'imagination, donnant au film l'allure d'un télé-théâtre statique. Les acteurs portent donc le projet sur leurs épaules et se montrent heureusement à la hauteur.
Texte : Martin Girard