Fr. 1999. Drame de moeurs de Abbas Kiarostami avec Behzad Dourani, Noghre Asadi, Roushan Karam Elmi. Trois hommes de Téhéran s'installent dans un village reculé du Kurdistan pour mener une mission aux objectifs obscurs. Écriture sobre, voire minimaliste. Récit envoûtant à portée métaphysique. Réalisation d'une grande minutie. Interprétation à la hauteur.
Trois hommes de Téhéran s'installent dans un village reculé du Kurdistan pour mener une mission aux objectifs obscurs. Écriture sobre, voire minimaliste. Récit envoûtant à portée métaphysique. Réalisation d'une grande minutie. Interprétation à la hauteur.
Le grand réalisateur iranien Abbas Kiarostami est célébré mondialement pour son cinéma sobre et rigoureux qui chante les faits et gestes du quotidien. Son nouveau film s'inscrit de façon remarquable dans cet esprit. Véritable poème visuel et ode vibrante au temps qui passe, LE VENT NOUS EMPORTERA propose une alternative à la frénésie de la vie contemporaine. La mise en scène de Kiarostami privilégie une écriture qui n'hésite pas à ralentir ou à répéter les gestes et événements, voire à les immobiliser, question d'en saisir toute l'importance et en révéler le caractère «sacré». Malgré la dimension «réaliste» du propos, le film révèle une très grande richesse esthétique et narrative. La beauté de la photographie, le rythme et la construction du récit font de LE VENT NOUS EMPORTERA une oeuvre envoûtante, qui réussit parfaitement à atteindre son but, celui de proposer un regard nouveau sur les êtres et l'existence humaine. Enfin, l'interprétation de Behzad Dourani, sobre et teintée d'ambiguïté, est en parfaite syntonie avec le film.
Texte : Carlo Mandolini