É.-U. 1999. Drame d'horreur de Daniel Myrick, Eduardo Sanchez avec Heather Donahue, Michael Williams, Joshua Leonard. La découverte d'extraits de films de trois cinéastes permet de comprendre leur disparition mystérieuse dans une forêt hantée. Horreur plus suggérée que montrée. Traitement hyperréaliste. Réalisation dépouillée. Interprétation fort naturelle.
La découverte d'extraits de films de trois cinéastes permet de comprendre leur disparition mystérieuse dans une forêt hantée. Horreur plus suggérée que montrée. Traitement hyperréaliste. Réalisation dépouillée. Interprétation fort naturelle.
Il arrive parfois que le manque de moyens permette à des cinéastes, le plus souvent débutants, de revenir aux sources du septième art et, à force d'ingéniosité ou de roublardise, de réaliser des oeuvres ayant une puissance d'évocation dépassant celle de superproductions utilisant les effets spéciaux les plus sophistiqués. Daniel Myrick et Eduardo Sanchez réussissent ce tour de force en renouvelant un thème vieux comme le monde (la peur du noir, de l'isolement et de l'inconnu) avec un traitement hyperréaliste misant principalement sur l'ellipse, les sons (plus que les images) et une ligne de récit qui tire profit des contraintes de tournage. Évidemment, certaines limites sont tout de même présentes comme en font foi les cadrages souvent flous ou imprécis et le sautillement continuel des images. Malgré cela, les auteurs, avec leurs caméras subjectives, excellent à faire partager aux spectateurs l'angoisse croissante des personnages. Des jeunes interprètes, inconnus du grand écran et doués pour l'improvisation, livrent une performance d'un naturel désarmant qui empêche définitivement le projet de tomber à plat.
Texte : Jean Beaulieu