L’AVIS DE MEDIAFILM

Les James Bond se suivent et se ressemblent au point de devenir un cocktail explosif, certes, mais sans aucune saveur. Tous les ingrédients sont là mais la sauce ne prend pas, sans doute parce que les scénaristes (quand même, ils sont trois!) ne parviennent pas à renouveler le genre, ou à le situer dans un contexte politique qui soit vraisemblable ou, à tout le moins, cohérent. Ils sont aussi confrontés à un paradoxe narratif sérieux: si le public peut deviner avant James Bond la duplicité d'un personnage-clé, comment se fait-il que le super-agent ne puisse le découvrir plus tôt? La routine s'installe donc et, malgré le savoir-faire de Michael Apted, la réalisation s'avère tout au plus potable, comportant les séquences d'action spectaculaires et pyrotechniques d'usage. Techniquement, il s'agit d'un bel objet de consommation mais dramatiquement, ce 19e film de la série se révèle d'une torpeur ennuyeuse. Cinquième incarnation de Bond, Pierce Brosnan possède l'assurance et le charme requis par le rôle, tandis que Sophie Marceau se tortille bien inutilement autour de lui.

Texte : André Caron