Can. 1999. Drame de moeurs de Rodrigue Jean avec David La Haye, Martin Desgagné, Louise Portal. La dérive existentielle et affective d'une poignée d'amis vivotant dans un village côtier du Nouveau-Brunswick. Scénario constitué d'une série d'anecdotes et de rencontres fournissant la matière à des créations d'ambiance réussies. Traitement sobre et réaliste. Photographie soignée. Interprétation sensible.
La dérive existentielle et affective d'une poignée d'amis vivotant dans un village côtier du Nouveau-Brunswick. Scénario constitué d'une série d'anecdotes et de rencontres fournissant la matière à des créations d'ambiance réussies. Traitement sobre et réaliste. Photographie soignée. Interprétation sensible.
Le cinéma canadien d'expression française est tellement axé sur Montréal, qu'on accueille comme un vent de fraîcheur cette oeuvre dont l'action se déroule dans un bled du Nouveau-Brunswick (le film a été tourné à Bathurst). Il ne s'agit pourtant pas d'un film au ton léger, bien au contraire. On y suit la dérive existentielle et affective d'une poignée d'amis vivotant dans un village qui baigne dans la grisaille et le désespoir silencieux. Le scénario est constitué d'une série d'anecdotes et de rencontres qui fournissent plus la matière à des créations d'ambiance qu'à une intrigue proprement dite. Aussi, bien des spectateurs risquent de trouver qu'il ne se passe pas grand chose dans cette histoire. L'auteur a pourtant le mérite d'évoquer avec réalisme et sobriété une tranche de vie qui reflète bien la déroute sociale des jeunes vivant en régions éloignées, là où les emplois reliés aux ressources traditionnelles deviennent de plus en plus rares. Photographié avec soin, sans être trop léché, le film bénéficie surtout d'une très bonne équipe de comédiens qui livrent des performances à fleur de peau.
Texte : Martin Girard