L'Âge de braise

L'avis de Mediafilm

Réalisateur de projets conceptuels souvent complexes, Jacques Leduc propose ici un film dont la structure, semblable à celle de TROIS POMMES À CÔTÉ DU SOMMEIL, effectue des mouvements circulaires autour d'un personnage pivot. Récit mélancolique, L'ÂGE DE BRAISE prend pour point de départ la vie en suspens d'une femme pour révéler, par fragments, ce qui l'a précédé et pour annoncer, par des gestes irrémédiables, sa fin imminente. Des flash-back ainsi que des effets sonores et visuels viennent appuyer une démarche narrative essentiellement axée sur le non-dit et la digression. Ainsi, le film suggère par sa force muette le caractère indicible de la mort. Cependant, prisonnier de ce concept duquel il éprouve du mal à s'émanciper, le scénario omet certains éléments essentiels à sa bonne compréhension et prend également quelques raccourcis discutables. Plusieurs rôles secondaires se révèlent mal cernés, privant ainsi le film d'explications quant à l'affection et l'amour que leur inspire l'héroïne. Bouleversante dans la peau de ce personnage sobre et intérieur, Annie Girardot porte en fait le film sur ses épaules.

Martin Bilodeau